On peut entendre, voire approuver le discours de François Bayrou sur la nécessité d’un rapprochement stratégique entre l’Udf et le PS. Comme Michel Rocard aujourd’hui dans les colonnes du Monde, de plus en plus d’électeurs sympathisants du PS le souhaitent.
Pour faire barrage à l’axe UMP-FN, de plus en plus clairement affirmé (même si je me refuse à la tendance diabolisante de Sarkozy, qui n’est pas le vilain facho déguisé que l’on dit), le centre et la gauche doivent trouver un terrain d’entente.
Le problème n’est pas au niveau national. Il se pose de manière plus problématique à l’échelle locale : François Bayrou était à Marseille hier soir, cornaqué de Jacques Rocca-Serra, le Lucky Lucke du tournage de veste, et Maurice Di Nocera, un gentil garçon qui ne ferait pas de mal à une coccinelle.
Ces deux élus travaillent avec l’UMP locale, sans état d’âme. Et je ne vois pas comment le désir d’affranchissement de Bayrou pourrait venir changer cette réalité établie, qui n’a rien de contestable sur le fond mais qui décrédibilise de fait le désir à peine sussuré par Bayrou, à peine perçu lorsque l’on approche l’oreille de ce qui est écrit entre les lignes : la claire volonté de Bayrou de passer un deal avec le PS.
Alors, Guérini-Rocca-Serra en tandem en mars 2008 ? Qui y croit ? Qui veut y croire ? L’idée n’est pas saugrenue mais elle semble comme dépassée par l’impulsion que donne Bayrou à cette hypothèse.
Tous les articles nationaux, trop rares, sur les rapports locaux entre l’UMP et l’UDF démontrent le lien organique entre ces deux catégories d’élus qui votent ensemble, vivent ensemble, pensent à peu près la même chose ensemble… Alors, la révolution Bayrou changera-t-elle les choses en rase campagne ?
Dernier point, lorsque j’entends que l’ex-animateur Childéric pourrait être l’un des candidats UDF, je me dis que Bayrou est lui-même dépassé par la portée du discours qu’il tient. Je n’aime pas faire de procès d’intention et juger les personnes sur de simples a priori, ce qui relèverait d’un délit de faciès trop grave.
M’enfin, comme dirait Lagaffe : Childéric, c’est ça le renouveau de la classe politique ? Bon, admettons que ce soit une erreur de casting annoncée.
Les sympathisants UDF assurent que le renouvellement est en route, même à Marseille, avec de jeunes chefs d’entreprises issus des minorités visibles et que la vieille garde aurait quelques soucis à se faire (les caciques UDF rejoindront-ils l’UMP locale ?).
Bref, en cette fin de campagne, l’air serait-il à l’implosion-recomposition des partis (UMP-FN, PS-UDF-Verts, PC-LCR-Bovétistes, etc.) ?