L’article sur la position de Renaud Muselier, réagissant devant la Presse et, notamment, nos confrères de La Provence, sur la question de savoir si le tramway Marseille se superposait ou se doublonnait avec le métro ayant suscité autant de réactions, d’ailleurs assez équilibrées entre le haro partisan, et la vraie « bourde » d’un élu, nous pousse à approfondir l’argumentation de notre point de vue. Car ce n’est qu’un point de vue.
De fait, il nous semble intéressant, en toute transparence, de publier le commentaire de François, in extenso, qui apporte de vrais arguments à la question essentielle pour Marseille des transports en commun. François nous dit :
« bonjour, Je ne comprends pas trop votre critique. Muselier veut amener le tramway à St Antoine. Pour cela il a le choix entre 2 tracés, un direct mais qui ne dessert personne, un plus long et qui dessert les zones habitées. Muselier en donnant le choix du tracé aux élus de l’opposition qui tiennent ces quartiers fait preuve d’un esprit de concertation que je trouve tout à fait remarquable. Vous devriez plutôt vous demander pourquoi les élus refusent de lui répondre sur ce dossier important. salutations. »
Alors quoi ? Sans jamais les citer, le premier adjoint de la ville de Marseille, voudrait pousser le tramway jusque dans les quartiers « d’en haut » et, puisque les élus de ces quartiers n’ont pas les mêmes idées politiques que lui, attend depuis 2 ans qu’on lui réponde pour connaître quelle est la bonne solution ? Est-ce là le point de vue de François ? Alors nous voudrions apporter à sa connaissance plusieurs arguments extérieurs à la toute puissance partisane. Indépendance disions-nous…
1er point : le choix des mots, disons irrespectueux, qui tendent à démontrer tout le peu d’intérêt que suscite pour l’élu en charge de la mise en place du tramway, pour les quartiers Nord et, lus généralement, les gens populaires.
2ème point : Lorsque, selon les dires du président du Conseil général, Jean-Noël Guérini, candidat à la prochaine municipale de Marseille il est vrai, et du Président du Conseil régional, Michel Vauzelle, ils ont, tous deux, reçu par la poste, la facture de deux fois 27 millions d’euros sans voir été associés au tracé, mieux vaut citer pour être exact les termes de Jean-Noël Guérini sur son blog :
« A ce propos, je ne peux pas vous cacher mon agacement de recevoir par la poste une simple facture de 27 millions d’euros de participation au tramway de Marseille, sans jamais avoir été associé à la réflexion sur un tracé dont je pense qu’il est loin d’être le meilleur possible. »
On ne peut que les rejoindre. Ces 54 millions d’euros sont notre argent commun, ceux de nos impôts. Nous sommes fondés, cher François, à être opposé à cette légèreté si ce n’est administrative, du moins de gestion de projet qui ressemble, étonnamment, aux termes infondés utilisés par Renaud Muselier sur les quartier de « là-haut » et du fait de son hésitation à comment s’y rendre…
3ème point : Il est tout simplement incompréhensible que, dans la ville la plus endettée de France, l’investissement sur les transports (430 millions d’euros), soit traité comme une carte postale avec de forts accents marseillais, alors que les personnes qui doivent aller travailler ne pourront pas toutes bénéficier desdits transports, dont les horaires ne peuvent pas être négociés pour des raisons dont la raison ignore la raison… (et les promesses infinies selon nos sources…) . Rappelons que seuls 49% des Marseillais payent l’impôt sur le revenu…
4ème point: Les points de jonction entre les différents moyens de transports seront très minimalistes pour ne pas dire inopérants. Exemple : partons de la rue de Lodi pour aller dans le quartier d’affaire Euromed…. 2 changements en métro, aucune autre solution. Le tram ? pas de connexion alors que les deux stations sont si proches…
Au fait, on y comprend rien en termes d’intelligence et de bien fondé. alors remercions François qui a l’air si sûr, et, peut-être, a-t-il raison. Nous voudrions, surtout, lui dire que nous sommes honnêtes en doutant… Et, ce faisant, pensons à Descartes qui, prétendument, symbolise l’esprit français, mais, à notre avis fait l’intelligence en faisant du paradigme absolu, le doute…