Archives mensuelles : avril 2009

La Tribune du Sud : naissance d’un nouveau quotidien à Marseille

offre-demloi-la-tribune-du-sudLe petit monde médiatique marseillais est en ébullition depuis une dizaine de jours. Tout commence par la publication d’une offre sur le site du Pole Emploi (Ex ANPE) et sur le site Categorynet.com, le portail du journalisme. On recherche une vingtaine de journalistes, un/une secrétaire de rédaction, des pigistes, deux photographes pour le lancement d’un quotidien régional.

Et voilà que l’on prend connaissance du lancement sur Marseille, d’un nouveau quotidien « Tribune du Sud » sous l’impulsion du journaliste Sébastien Laporte. Dans notre équipe, personne ne connaissait ce confrère. A 34 ans, il provoque d’ailleurs beaucoup d’interrogations dans le paysage de la presse et de communication. Sa prime jeunesse, il l’a passée entre le Niger, la Guyane, Mayotte et le Maroc. Après avoir été pigiste au Midi Libre, il signe son premier CDI à l’Ile de la Réunion. A la faveur d’une opportunité de mobilité au sein du groupe Hersant, il revient en métropole, sur l’Ile de Guérande pour assurer la rédaction en chef adjointe du quotidien local, puis à Var Matin, où il retrouvera Guy Philip (ancien directeur de la communication de Jean-Claude Gaudin). Après les élections municipales de 2008, il quittera le groupe Hersant, non sans avoir négocié sa prime de départ.

Dans le plus grand secret, le projet de Sébastien Laporte se met en concurrence frontale avec La Provence (Groupe Hersant) et La Marseillaise. Selon nos informations, La Tribune du Sud devrait compter, dès le vendredi 15 mai, entre 28 et 32 pages dont une quinzaine locale et régionale, imprimé à Vitrolles chez Méditerranée Offset Presse (imprimeur d’une bonne partie des quotidiens nationaux) et offrir ses colonnes à quelques grandes plumes nationales, pour des chroniques, on parle du Nouvel Obs

Sébastien Laporte envisage un tirage de 25000 exemplaires et le prix de vente au numéro à 0,90 centimes. Pour la rédaction en chef, plusieurs noms circulent dont celui d’Olivier Jourdan Roulot correspondant du Point à Marseille et celui, récurrent, de Jean-Michel Verne, correspondant de Valeurs actuelles. Pour mémoire, le journaliste Jean-Michel Verne s’est retrouvé à la fin des années 90, au coeur d’un scandale politico-judiciaire. La parution d’un livre co-écrit avec son confrère du Canard enchaîné, André Rougeot, sur l’assassinat de la députée Yann Piat et le suicide des frères Saincené en 1994. Cet événement et sa couverture médiatique déchaînent les passions, provoquant la censure du livre et la condamnation des auteurs pour diffamation. On reproche à ces derniers d’avoir mis en cause sous couvert de pseudonymes – rapidement éventés – deux anciens ministres : Jean-Claude Gaudin et François Léotard.

Aujourd’hui, plusieurs questions se posent :

– comment va réagir le groupe Hersant ( La Provence, Var et Nice-Matin, entre autres ) ?

– comment va réagir la régie publicitaire de La Provence/L’hebdo/Marseille Plus (Eurosud) alors qu’elle n’atteint pas ses objectifs prévisionnels ?

– qui sont les véritables financiers du projet ?

– quel sera la politique de Sébatien Laporte avec les annonceurs publics (Mairie, Conseil général, MPM, Région) qu’il prétend refuser pour l’heure ?

Si la naissance d’un nouveau quotidien est un bonne nouvelle pour la démocratie locale, la seule question qui vaille, elle traverse tous les esprits, est l’incroyable défi proposé par cette nouvelle publication : dans une conjoncture économique affreuse pour la Presse quotidienne (baisse des ventes et recettes publicitaires en lambeaux) ce projet est-il viable et sérieux ?

« Marseille, un autre regard » sera toujours-là pour vous dire ce qu’on vous cache ailleurs…

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Zapatero emboîte le pas de Sarkozy en supprimant la publicité des chaînes publiques espagnoles

zapatero-sarkozyLe tableau des petites phrases peu amènes a été effacé. Qu’il ait dit on non cette gentille remarque à l’égard du Premier ministre espagnol : « Il n’est peut-être pas très intelligent. Moi, j’en connais qui étaient très intelligents et qui n’ont pas été au second tour de la présidentielle », José Luis Zapatero lui aurait alors sèchement répliqué, selon une exclusivité du Canard Enchaîné : « Zarkozy n’est peut-être pas intelligent, mais il aimerait bien être réélu ». Voilà donc que le petit jeu des sentences assassines entre amis n’est plus d’actualité, loin s’en faut.

Nicolas Sarkozy, en visite pour deux jours en Espagne, se veut désormais peu avare en compliments à l’égard de son homologue déclarant dans le journal El Pais : « Pour moi, José Luis est un homme de talent, un homme de conviction et une grande figure en Europe ». Ces propos, qu’il pourrait aisément s’octroyer, tend une fois de plus à rapprocher les deux hommes que la polémique lancée par Ségolène Royal, tentait d’éloigner.

Déjà, la presse espagnole se demandait suite aux déclarations de José Luis Zapatero du mardi 14 avril 2009, quelle mouche avait donc pu piquer le chef du gouvernement espagnol porteur à son tour d’une mesure pro-sarkozyste. En effet, l’annonce de la préparation d’une nouvelle loi sur l’audiovisuel public au cours du Congres du Groupe socialiste espagnol, le PSOE, a été accueillie avec fort enthousiasme et salve d’applaudissements des députés et sénateurs, favorables de longue date à la suppression de la publicité sur les chaînes publiques.

Cette mesure, traditionnellement portée par la gauche désireuse de se débarrasser des contraintes des annonceurs et des dictats de l’audimat avait pourtant en France, été décidée en début d’année par le Président Sarkozy peu enclin à suivre les préconisations de l’opposition. Dès lors, la recherche des pièges et motivations peu avouables du gouvernement occupèrent les esprits redoutant l’appauvrissement du groupe France Télévisions, les suppressions d’emplois et la volonté farouche de favoriser les copains du privé, de M6 en passant par TF1. En outre, les débats ouverts autour de la nomination du Président des chaînes publiques françaises par l’exécutif laissait planer le doute sur une tentative d’appropriation par le pouvoir de ces médias à des fins électoralistes.

Qu’en est-il de l’autre coté des Pyrénées entre procès d’intention et motivations louables de transformer le paysage audiovisuel public ? Peut-on objectivement accuser Zapatero de satisfaire les mêmes ambitions que son homologue français ? Reconnaissant s’inspirer de la réforme française, le chef du gouvernement espagnol agit cependant dans un registre commun aux membres du PSOE en défendant par sa position de leader, une mesure souhaitée depuis longtemps par son camp. La nage à contre courant du Président Sarkozy avait quant à elle dans un premier temps surpris puis aiguisée la méfiance de ses détracteurs. Lire la suite

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Gaudin préfèrera-t-il Guérini à Muselier ou Teissier pour les prochaines élections municipales de Marseille? A moins qu’il ne rempile pour un ultime mandat…

guerini-gaudin-caselli-conventionLes événements historiques s’enchaînent ! Si la presse a largement relayé, dans son ensemble, la signature, « historique » donc, du plan-cadre de 250 millions d’euros (sur 500 millions au total en réponse à la crise qui touche le département) signé entre le Conseil général des Bouches-du-Rhône et la Communauté urbaine Marseille Provence métropole, en présence de la grande majorité des maires des 18 communes de MPM, peu ont en revanche commenté un autre événement : la présence de Jean-Claude Gaudin au sein du Vaisseau bleu, « chez » son adversaire d’hier Jean-Noël Guérini.

Car la venue du sénateur-maire de Marseille n’avait rien d’anodin. En politique, tout n’est que signes et messages subliminaux. Que fallait-il lire et comprendre alors dans l’attitude d’un Jean-Claude Gaudin certes diminué par un problème à l’œil, mais visiblement ravi d’être là, remerciant dans son discours éclair, avec une insistance non feinte ( 5 fois en moins de 3 minutes…) le président du Conseil général ?

Bien sûr, les tractations d’avant-signature entre les cabinets des deux leaders ont été tendues et âpres. Mais s’ils sont finalement parvenus à tomber d’accord, il faut aussi voir la visite de Gaudin comme le signe de son agacement grandissant à l’égard des amis de son propre camp.

Car aujourd’hui, même si les dés ne sont pas encore lancés pour 2014 et les municipales, les observateurs ont compris que M. Gaudin ne laissera pas son fauteuil à un Renaud Muselier aussi gaffeur et mal inspiré (Marseille-Provence 2013 en est le dernier exemple flagrant) ou à Guy Teissier, son plus vieil ennemi local qui semble s’épanouir (un peu trop ?) à la présidence d’Euromed. D’aucuns, dans l’entourage du maire et dans l’anonymat le plus total, confient même : « Gaudin préfèrera voir Guérini gagner en 2014 plutôt que Muselier. » Lire la suite

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