Archives mensuelles : Mai 2007

Jean-Claude Gaudin jouera-t-il l’ouverture à gauche en 2008 ?

http://www.leravi.org/article.php3?id_article=498

C’est juste une petite interrogation sans conséquence, le genre de petit délire qui peut saisir juste avant l’apéro avec des potes sur la place Jean Jaurès.

Et si Jean-Claude Gaudin, qui souhaite tellement se faire bien voir de Nicolas Sarkozy pour arracher la présidence du Sénat, était soudainement pris de l’envie d’ouvrir sa majorité municipale ?

Vous imaginez une Sylvie Andrieux, député PS, prenant les rênes de l’urbanisme dans une majorité très arc-en-ciel ? Ou Frédéric Dutoit, maire PC des 15-16è arrondissements, en perte de vitesse, se refaisant une santé dans l’opulente santé de l’UMP made in Marseille ?

C’est juste un petit délire, comme ça, sans conséquence, mais qui n’est pas sans tenir sa petite cohérence. Nous verrons bien en mars 2008 si cette audace comporte une part de vérité !

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Cher Childéric Muller,

www.waitv.com/images/photos/childeric.png

Vous avez raison, le ton de mon propos était méprisant et je vous présente mes excuses si je vous ai heurté.

Ce n’est pas dans mes habitudes mais puisque je suis un journaliste sans visage, volontairement célé dans un contexte où la démocratie, adossée à des règles juridiques ubuesques, empêche tout simplement un dialogue à visage découvert.

Vous ne connaissez peut-être pas ce monde mais il s’apparente souvent à un contrôle orweillien ou sarkozyste (son nouveau synonyme). Les postes de responsabilité, de TF1 au moindre petit canard local,  sont financés par des grands groupes industriels chargés d’assurer la police interne, donc le contrôle des éventuels dérapages.

Nous avons une très subtile approche de la liberté de la presse en France. Des affaires comme le sang contaminé ou Clearstream peuvent sortir, certes. Mais l’auto-censure se joue dans le détail, comme le fait de ne pas regarder la réalité en face car les risques sont nombreux (soutien à Denis Robert) ou les tentations tout autant (la dérive de Marc Francelet).

Donc oui, Greg Dixit a le même âge que vous et croyait sans doute aux même idéaux que vous portâtes lorsque vous assurâtes la promotion de groupes locaux. Je suis allé vite en besogne et je m’en veux toujours de laisser le style incendier la dignité d’un homme (c’est pour cette raison que je goûte peu aux journaux satiriques même si je me fends la poire à la lecture de certaines saillies caricaturales).

Votre réponse atteste que vous avez du cran, tant mieux pour le Modem. En politique, que l’on se prétende observateur ou acteur, il faut toujours savoir reconnaître ses erreurs parce qu’elles font la saveur d’une trajectoire de vie.

J’en ai visiblement commis une à votre égard, par enfièvrement stylistique. Je vous souhaite donc de mener la meilleure campagne qui soit, dans la confrontation des idées et dans l’enrichissement mutuel.

Un non-ami repentant.

PS : pour suivre le fil de ce billet, lire l’article publié ici-même, qui a fait réagir Childéric Muller (bas de page dans la rubrique « commentaires »), candidat UDF-Modem dans la 1ère circonscription de Marseille.

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Henri Jibrayel est bien parti pour arraisonner le dernier vaisseau communiste de Marseille. De là à faire sombrer le capitaine Frédéric Dutoit par le fond ?

www.henrijibrayel.fr

Le Parti communiste va-t-il perdre son dernier bastion dans les quartiers nord de Marseille ?

Cette circonscription, qui fut détenue par François Billoux et Guy Hermier, est très ardemment convoitée par le socialiste Henri Jibrayel, dont l’activisme étonne les responsables associatifs sur place. « C’est simple, il est partout. La moindre remise de médaille, le plus petit concours de boules, il est toujours là », assure l’un d’eux.

Le député Frédéric Dutoit aurait-il perdu le sens de la réalité du terrain, marque de fabrique des communistes ? Pour beaucoup, les dés sont jetés.

L’effondrement du PC au niveau national et le bilan en demi-teinte de Frédéric Dutoit tant à la mairie qu’à l’assemblée nationale bordent le lit de cet événement politique historique. On dit depuis plusieurs années que le PC est bel et bien mort. L’acte de décès officiel pourrait être publié au matin du 18 juin, lendemain du deuxième tour des élections législatives.

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Rénovation du PS : Jean-Noël Guérini enchaîne les uppercuts

www.cg13.fr

Amis qui vous désespériez de l’état d’atonie de la gauche, avez-vous découvert les derniers propos tenus par le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, lors d’une réunion avec les militants socialistes tenue au lendemain de la sévère défaite de Ségolène Royal ? Ils méritent la plus grande attention…

Pour Guérini, « le parti est resté en panne de propositions concrètes » tout au long de la campagne. Trop de « slogans simplistes », de « rengaines », comme ceux réclamant l’abrogation des lois Fillon sur la retraite.

L’homme fort du PS départemental a fustigé les divisions autour de la candidate, accusant le décalage entre « l’ardeur » des militants et le manque d’implication de certains élus. Ceux qui se sont sentis visés se sont certainement tassés sur leur siège…

Le président du Département appelle de ses vœux, après les législatives, des assises départementales de la refondation. Car le temps presse pour retrouver le chemin de la crédibilité auprès de l’opinion.

Plus important encore, il annonce qu’il faut « reconstruire les fondations de notre maison commune en ouvrant portes et fenêtres. Cela fait vingt ans que nous voyons les mêmes nous expliquer qu’il faut rénover ».

Et il enfonce le clou : « il faut de nouvelles générations aux responsabilités politiques à Marseille et dans d’autres villes du département ». Quant aux anciens alliés, ils seraient en état de déliquescence avancé : « Nos camarades d’hier ne sont plus là, leurs partis se sont effondrés, ils se sont auto-dissous en se rapprochant d’une extrême gauche qui est à des années lumière des attentes des citoyens ».

Il souhaite que le PS se transforme en un parti social-démocrate, « sans quoi nous creuserons notre propre tombe ».

Un tel discours roboratif, sans ménagement, direct appelle donc l’apparition prochaine d’une nouvelle manière de faire de la politique. On attend donc les nouvelles têtes promises par Guérini, la fin des mécanismes dynastiques, le courage d’aller chercher ces intellectuels que la gauche marseillaise a découragés.

Notre petite entreprise suivra de près la matérialisation de ce discours réellement ambitieux et dont Jean-Noël Guérini doit certainement travailler à la mise en musique.

PS : Vous pouvez retrouver les propos de Jean-Noël Guérini sur son blog. Vous constaterez qu’il nous honore « d’une excellente analyse comparée », citant l’article : « Analyses comparées des résultats des élections présidentielles à Marseille : sortons les calculettes et quelques remèdes contre les céphalées ». Ceci n’expliquant naturellement pas l’objet du présent article. Que cela soit dit !

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Analyses comparées des résultats des élections présidentielles à Marseille : sortons les calculettes et quelques remèdes contre les céphalées

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Les états-majors politiques marseillais ne manqueront pas d’analyser à la loupe les résultats de l’élection présidentielle.

Le plus instructif est d’établir une comparaison entre les deux premiers tours des élections de 2002 et de 2007, les deux deuxièmes tours n’ayant pas valeur comparative du fait de la présence inattendue de Jean-Marie Le Pen (sauf si ce dernier avait été présent une nouvelle fois en finale en 2007).

J’ai procédé de la sorte : les scores des quatre partis forts (UMP, PS, FN-MNR en 2002 puis FN seul en 2007, et UDF) ; j’ai réuni sous une même bannière l’autre gauche (PT, PRG, Verts, PC, MRC, LO, LCR en 2002, LCR, LO, PC, Verts, Schivardi soutenu par le PT, Bové en 2007) et l’autre droite (Lepage, CNPT, Boutin, Madelin en 2002, De Villiers, CNPT en 2007).

Voici les résultats significatifs de ces deux premiers tours :

UMP : 18,21% (2002), 34,25 % (2007), soit : + 16,04 %

PS : 15,58% (2002), 27,11% (2007), soit : + 11,53%

UDF : 5,54% (2002), 14,1% (2007), soit : + 8,56%

FN : 27,60% (2002), 13,43% (2007), soit : – 14,17%

L’autre droite : 8,11% (2002), 1,73% (2007), soit : -6,38%

L’autre gauche : 24,85% (2002), 9,38% (2007), soit : -15,47%

L’addition des déperditions de voix FN et « autre droite » s’établit à 20,55 %. Ces voix se sont reportées à la fois sur Nicolas Sarkozy et François Bayrou. Il est à noter que le total des déperditions de voix de l’autre gauche (- 15,47 %) est plus élevé que la progression de Ségolène Royal par rapport au score de Lionel Jospin (+ 11,53).

On peut donc en déduire que des voix socialistes mais aussi des voix chevènementistes (pas celui du refus de l’Europe mais celui de l’autoritarisme républicain) ont gonflé la voilure de François Bayrou.

Les porosités les plus marquantes, à savoir le défaut d’un transfert presque égal, se situe donc entre le PS et l’autre gauche d’une élection à l’autre. Au premier tour, il a manqué 4,6 % des voix de l’autre gauche 2002 à Ségolène Royal, ce qui explique au final l’ample score de Nicolas Sarkozy au second tour (55,72 % contre 44,28 %).

Autre analyse : le report des voix de François Bayrou. En additionnant les voix de l’UMP, du FN et de l’autre droite au premier tour, on arrive à 49,43 % pour Nicolas Sarkozy, sachant qu’il s’agit d’un calcul global ne prenant pas en compte le niveau de l’abstention du FN et de l’autre droite au second tour.

Pour arriver à 55,72 %, Nicolas Sarkozy aurait récupéré 6,29 % des voix de François Bayrou sur les 14,1 % du premier tour. Ce qui laisse 7,81 % à Ségolène Royal et à l’abstention des voix UDF. Cette déduction est rendue plausible par l’examen des reports de voix à gauche.

L’addition des voix du PS et de l’autre gauche au premier tour s’établit à 36,49 %. Pour parvenir à 44,28 %, en supposant que Ségolène Royal ait très peu repris au FN et à l’autre droite, elle aurait donc repris 7,89 % à François Bayrou (un chiffre très proche des 7,81 que nous avons calculé).

Plusieurs enseignements s’imposent au final : l’UMP a plus progressé de 2002 à 2007 que le FN a reculé (+ 16,04 contre – 14,17). Ce qui signifie donc qu’il a récupéré des voix ailleurs, près de 2 %, sans doute auprès de l’autre gauche.

Même s’il a progressé, le PS n’a pas réussi à capter la totalité des déperditions de voix de l’autre gauche (- 4,6 %), ce qui tend à penser que le vote utile a peut-être joué aussi en faveur de… Nicolas Sarkozy.

Les études, plus sérieuses que celle-là, ne manqueront pas d’établir l’existence d’un corps électoral de plus en plus mouvant, consumériste, et dont on peut considérer que son choix s’est massivement porté sur le candidat de l’UMP.

L’imprévisibilité nouvelle du corps électoral va certainement s’accentuer dans les prochaines années. De quoi apporter de l’eau au moulin des pragmatiques et des réformateurs face à ce qui pourrait apparaître comme la fin des idéologues et des révolutionnaires ou, plus encore, la fin des clivages marqués ?

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Vous reprendrez une petite louchée de sécurité qui n’a pas marché ? Oh, oui ! Youssef, n’oublies pas tes papiers et sois poli avec les flics, y’a Sarko qui vient d’être élu !

http://sarkostique.over-blog.comChers amis, nous revoilou ! Oh, rien de grave, quelques indisponibilités majeures, des pannes d’inspiration, ça arrive même aux meilleurs et comme j’ai eu les félicitations de ma mère, ça me change et donc ça me relance…

Avez-vous lu l’excellentissime Provence ces derniers jours ? Non, non, ne l’achetez pas, allez boire un café dans un bar, c’est sympa de tâter un peu cette France tripale qui s’apprête à voter Sarkozy, oui, un mec qui en a, et à Marseille, oh putaing, on n’est pas des… Oh, pardon…

Dans la proverbiale Provence, Bruno Gilles, maire de secteur UMP, annonce que la priorité pour Marseille, si Sarko est élu, c’est la sécurité… Bon, sur le fond, il n’a pas tellement tort. Moi qui ne suis pas un costaud et qui n’aime pas trop me frotter à un gros con qui viendrait me chourrer la carte bleue, je comprends. On peut éventuellement être de gauche et intelligent. Donc, j’évite la Canebière à partir de 19h (non, je rigole, 22h).

Je suis certainement un réac, pas grave, je me console en lisant Rimbaud le soir et en signant des pétitions pour la Tchétchénie sur internet. Mais revenons à l’ami Gilles, un vrai de vrai, bien « couillu », bien à droite, fier de l’être, le drapeau à la pochette et une folle envie de karchérisation au fond de la gorge.

Eh ben, amis de tout en bas, réceptifs aux grands canons de la démagogie de droite, il s’adresse à vous : avec Sarko, on pourra pique-niquer le soir sur la Canebière en faisant prendre l’air à mémé. Parce que Sarko va nous livrer des bataillons de flics.

Bon, pour les Noirs et les Arabes, ça ne sera pas facile. Je vois de là les mères arabes : « Youssef, où tu vas ? Je sors maman ! N’oublies pas tes papiers, mon fils ! Oui, maman, mais hier je n’ai été contrôlé que dix fois, ça va, ça s’arrange… ». On rigole, mais c’est un peu ce qui se passe.

Non sérieusement, le plus incroyable dans cette affaire, c’est que Gilles et la bande à Gaudin, qui n’ont d’ailleurs pas fait obtenir un très bon score à Sarko au passage au premier tour de l’élection, repassent toujours le même disque (l’Etat va aider Marseille) et que toujours le disque se raye…

L’Etat UMP se fout de Marseille comme de sa dernière pluie. Il considère cette ville ingérable et concentre tous ses efforts sur Euroméditerranée en croisant les doigts qu’une grosse piqûre de cols blancs dans cette ville glauque finira bien par provoquer une réaction métabolique positive.

Le Marseille de l’UMP est un Marseille moins bariolé, moins chiche-kebab, moins Cordoue, plus pincé.

Le Marseille de Gaudin est un Marseille karchérisé de toutes les marques de diversité. Je vous pose une question, cher lecteur : vous y croyez, vous, à une ville portuaire aseptisée, vous y croyez vous à un maire social qui a arrêté tous les programmes de logement social en accédant à la mairie (douze ans, déjà, et il paraît que les Marseillais veulent du rab’) ?

Ah, les villes dépressives, c’est terrible, elles préfèrent se flageller plutôt que de croire en elles…

Allez, envoyez les escadrons de flics, chers amis de l’UMP, plutôt que des escadrons d’éducateurs… Ca fera plaisir aux gogos et vous resterez ainsi au pouvoir pendant des années… Si tu veux assurer ton avenir mon fils, tu seras flic…

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