Archives mensuelles : février 2008

Municipales 2008 – Marseille : Guérini conforte son avance dans le fief de Muselier selon un sondage de La Provence

gaudin-guerini.jpgEt de trois ! Après les deux sondages publiés hier donnant le socialiste Guérini vainqueur pour la première fois au 1er et au 2e tour des élections municipales à Marseille contre le maire sortant UMP, Jean-Claude Gaudin (sondage TNS-Sofres Logica pour le Figaro : 51 % pour Guérini au 2e tour, contre 49 % pour Gaudin et L’Ifop-fiducial 40 % pour Guérini, 36 % pour Gaudin au 1er tour). Voilà que La Provence confirme cette tendance dans un sondage TNS-Sofres publié aujourd’hui et annoncé hier soir sur le site Internet de la provence.com.

Selon les intentions de vote aux élections municipales dans les 4e et 5e arrondissements à Marseille, le challenger socialiste Jean-Noël Guérini devancerait son adversaire UMP, Renaud Muselier au premier tour à 40% contre 37,5%. Le premier adjoint du maire sortant se trouverait ainsi devancé par le candidat PS à la mairie de Marseille dans l’un des secteurs clé de la ville. Celui qui fera sûrement l’élection générale à la mairie centrale avec le 1er secteur (1et 7e arr.)

Le Front national, quant à lui, récolterait 9 % des intentions de vote, le MoDem 6,5%, la Ligue communiste révolutionnaire et les Collectifs anti-libéraux 5%. Le Mouvement pour la France et le Centre national des indépendants ainsi que la liste d’Union pour la droite nationale seraient crédités de 0,5% des intentions de vote.

Si le Front National est en mesure de se maintenir au deuxième tour en dépassant les 10%, le 1er adjoint UMP Muselier aura donc fort à faire pour conserver son poste dans une triangulaire généralement favorable à la gauche. Pour l’heure, toujours au second tour, les deux hommes , Muselier et Guérini, sont au coude-à-coude à 50% chacun.

Ces trois sondages, qui vont tous dans le même sens, indiquent donc une tendance nettement favorable au patron du Conseil général des Bouches-du-Rhône et commence à faire trembler les caciques en pace depuis 13 ans à l’hôtel de ville. Jean-Claude Gaudin aurait réunit en urgence son staff aujourd’hui pour organiser la parade. Trop tard ?

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Municipales : une heure après l’Ifop, un sondage de la Sofrès donne Guérini futur maire de Marseille


Jean-Noël Guérini apprend le résultat des 2 sondages favorables. Il reste résolument dans l’action de sa campagne.


Jean-Claude Gaudin fébrile hier soir en apprenant les 2 sondages négatifs du jour décide, selon l’UMP, de « hausser le ton »

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Le rythme des sondages municipaux marseillais s’accélère considérablement ces dernières heures. Tous mettent en exergue une lame de fond qui donne Jean-Noël Guérini, le leader de gauche, qui mène une campagne effrénée depuis le début septembre 2007, gagnant dans tous les cas de figure contre le maire sortant UMP, Jean-Claude Gaudin. On apprenait ce soir vers 19h00 via Reuters que les listes de Guérini l’emporteraient par une solide avance de 4 points au 1er tour selon l’Ifop ( 36% pour Gaudin, 40% pour Guérini).

Moins d’une heure plus tard, selon un sondage TNS Sofres-Logica pour Le Figaro, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône obtiendrait 51 % des voix contre 49 % à son adversaire UMP au second tour des municipales. Apprenant la nouvelle ce soir en direct sur le plateau de France 3 Méditerranée, la célèbre faconde provençale du maire sortant ne pouvait cacher l’embarras, « Marseille reçoit aussi la température parisienne » riposte-t-il en ajoutant, « Nous assistons à une montée, un peu, du Front national et une stabilité du Modem, ce qui grignote un peu mes positions pendant que M. Guérini reste stable », a-t-il affirmé pour (se?) rassurer.

Les jeux ne sont pas faits pour autant, d’une part parce qu’il reste encore deux semaines de campagne et le vieux briscard de Gaudin réservera encore des surprises, sans nul doute. Pas fait non plus parce que, d’autre part, le savant découpage électoral par secteurs à Marseille rend très difficile les projections possibles en sièges. Reste que la partie s’annonce difficile pour Jean-Claude Gaudin. Ce soir, Gaudin poursuit sa mue, celle d’un homme qui doute, lui qui ne voulais pas même faire campagne il y a encore quelques semaines, faisant trépigner d’impatience quelques-uns de ses lieutenants qui eux, sentaient le vent tourner. L’inquiétude n’était pas tue non plus à l’Élysée ou au siège national de l’UMP.

Pourtant, selon l’enquête TNS Sofres-Logica pour Le Figaro, le maire sortant de Marseille accuserait trois points de retard au premier tour sur son concurrent PS Jean-Noël Guérini, avec 37 % des suffrages contre 40 %. Au deuxième tour, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône serait en tête avec 51 % contre 49 % à son adversaire UMP.

 » la tendance est préoccupante » selon Claude Bertrand
Claude Bertrand, directeur de cabinet et principal conseiller politique de Jean-Claude Gaudin, reconnaît néanmoins que «la tendance est préoccupante». Selon lui, la majorité municipale est pénalisée par « la progression du vote-sanction à l’égard du président de la République ». La parade est donc consommée, c’est la faute à Paris.

«Sur le terrain, on n’utilise pas du tout l’argument anti-Sarko», martèle Patrick Mennucci, le directeur de campagne de Jean-Noël Guérini. Lui-même candidat contre l’UMP Jean Roatta dans le 1er secteur (1er et 7ème arr.), qui l’avait battu de justesse aux législatives. L’ancien responsable de la campagne de Ségolène Royal veut plutôt voir dans la progression de son patron la conséquence «de sa crédibilité en matière de gestion, acquise au conseil général, de l’adhésion croissante de la population marseillaise à son projet et du besoin de renouvellement qu’elle exprime. »

Les scores du FN et du MoDem respectivement crédités de 9 % et de 7 % des voix, ce qui semble confirmer le retour d’une partie des électeurs sarkozystes de 2007 vers leur vote traditionnel. Marseille aura bien valeur de test national. L’ex-Vert Jean-Luc Bennahmias, chef de file des bayrouistes marseillais, se voit déjà en profiter, dans le sillage d’une victoire de Jean-Noël Guérini. «Il y aura une majorité nouvelle à Marseille, et nous en ferons partie», confie-il à nos confrères du Figaro. Officiellement, sa liste «démocrate et écologiste» est prête à négocier une fusion avec le «mieux-disant» des deux finalistes «en matière de transparence et de développement durable» . En fait, le MoDem et le PS sont déjà d’accord pour se battre ensemble contre le chantier de l’incinérateur de Fos-sur-Mer, que Jean-Claude Gaudin estime indispensable.

De quoi durcir encore le matelas de sécurité du candidat de la « gauche ouverte ». Celui que n’a jamais trouvé crédible le maire sortant lorqu’il pronostiquait un essouflement de la campagne de son adversaire dès le mois de novembre fort d’un sondage qui donnait M. Gaudin en avance de 10 points sur M. Guérini au deuxième tour. Mais l’écart a fondu comme neige au soleil marseillais au fil des mois, passant à 3 points dans une enquête mi-février avant que les candidats ne soient mis à égalité, toujours au 2e tour, selon un sondage OpinionWay du 21 février. Désormais, le challenger Guérini est devenu le possible futur maire de Marseille.

Téléchargez le sondage TNT Sofres-Le Figaro complet

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Sondage : une dynamique en faveur de la gauche se dessine aux municipales de Marseille selon l’Ifop (26 février 2008)

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Les listes soutenues par le socialiste Jean-Noël Guérini arriveraient en tête au premier tour des municipales à Marseille, devant celles du maire sortant UMP Jean-Claude Gaudin, selon un sondage Ifop-Fiducial, publié il y a quelques minutes par l’agence de presse Reuters.

D’après cette enquête pour Paris Match, les listes de gauche obtiennent 40% des intentions de vote et celles soutenues par la droite 36%. Pour la 1ère fois depuis le début de la campagne, l’Institut de sondage confirme la lame de fond perceptible en faveur des listes « Faire gagner Marseille » de Jean-Noël Guérini qui, en quelques mois, est passé du statut de challenger à celui de possible vainqueur.

Compte tenu de la spécificité du scrutin marseillais, où le maire est élu au suffrage universel indirect, l’Ifop n’a sondé son échantillon qu’en vue du premier tour.

Le rapport de force électoral révèle cependant « une dynamique indéniable en faveur de la gauche, laquelle 25 ans après la dernière élection de Gaston Defferre, serait potentiellement en mesure de reconquérir cette ville symbole », souligne-t-il.

Pour l’institut de sondage, Jean-Claude Gaudin « pâtit sans doute de l’impopularité actuelle du chef de l’Etat et plus localement de la polarisation des Marseillais, quelle que soit leur sensibilité politique, sur la propreté de leur ville (thème prioritaire pour 52% d’entre eux devant l’insécurité) ».

L’autre enseignement de cette enquête concerne le Front national, indique l’Ifop. Avec 11% des intentions de vote, les listes conduites par Stéphane Ravier s’approchent de l’étiage présidentiel de Jean-Marie Le Pen (13,5% le 22 avril 2007 à Marseille) et, surtout, seraient en mesure de se maintenir dans plusieurs secteurs au second tour le 16 mars.

Cette question constitue sans doute l’inconnue majeure de ce scrutin municipal.

Ce sondage a été effectué les 22 et 23 février auprès d’un échantillon de 803 personnes, représentatif de la population de Marseille âgée de 18 ans et plus. (Avec Reuters)

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Municipales 2008 à Marseille : les titans Guérini et Gaudin s’empoignent lors de leur première confrontation

http://www.lepoint.frAujourd’hui, en fin d’après midi, sur les ondes de France Bleue, a eu lieu le premier débat entre le maire sortant UMP, Jean-Claude Gaudin et son opposant de Gauche, Jean-Noël Guérini, par ailleurs patron du puissant Département des Bouches-du-Rhône. Au-delà d’une cacophonie radiophonique entre deux tempéraments méditerranéens bien trempés due à une quasi absence de médiation, d’arbitrage et de direction journalistique, deux lectures peuvent s’apprécier au sortir de cette confrontation in vivo.

Gaudin a compris qu’il peut perdre
Ceux qui attendaient le laminage en règle de Guérini par la célèbre faconde de Gaudin en sont pour leur frais, non seulement il a tenu tête mais il a fait montre d’un répondant qui, sans nul doute, doit augmenter la puissance de la lame de fond perçue ces dernières semaines à Marseille du côté de la Ruche, QG de campagne du patron de la gauche. On apprenait en effet, la veille du débat, dans un sondage LCM-Opinionway réalisé entre le 15 et le 19 février auprès de 1307 Marseillais, une parfaite égalité entre les deux principaux concurrents, égalité remarquable aussi dans les secteurs qui vont faire le futur maire de la Cité phocéenne. Autant dire aussi la perte de 10 point pour l’équipe sortante UMP en quelques semaines.

De quoi irriter Jean-Claude Gaudin qui pensait, il y a quelques jours encore, son élection acquise les doigts dans le nez, et projetait dès lors une campagne aussi courte que possible, fort de sa notoriété (il avait prévu son entrée en lice officielle vers le 9 février). Cette assurance, tentons la « suffisance », n’est plus de mise désormais. Ce faisant, il a entendu les alertes pilotées par le Président Sarkozy de l’Élysée et par ses collègues patrons de l’UMP (Devedjian entre autres), lui intimant l’ordre d’entrer dans la bataille immédiatement, défaits par les calamiteux sondages internes du parti présidentiel dont certaines hypothèses le donnaient perdant. Son avance sondagière officielle fondant comme neige au soleil, naturellement. Pas du tout préparé à cette accélération de calendrier, le site Internet de Gaudin buggait allègrement dans les premiers jours de sa mise en ligne en choisissant des têtes américaines pour illustrer ses administrés marseillais et, plus encore, ses tentes blanches disséminées dans la ville en guise de sièges de campagne par secteur ne sont pas encore toutes opérationnelles à 15 jours du premier tour…

Aux auditeurs que nous fûmes, l’agacement de Gaudin, souvent goguenard, distillant habituellement les formules grand-guignolesques version Pagnol, mais bien senties, pour ne pas répondre aux questions qui fâchent, s’est mué durant le débat, en agressif concurrent. C’est-là, nous semble-t-il, la plus grande victoire de Guérini. Le maire sortant a donc enfin pris conscience qu’il était en train de perdre sa mairie, il est assurément redescendu de son Olympe. C’est heureux pour la confrontation d’idées et, par conséquent, pour la démocratie locale, d’autant que sa main-mise sur la presse régionale est devenue si officielle qu’elle est insupportable aux démocrates que nous sommes, parfois il faut dire stop aux abus et, comme personne ne le fait, Internet est le bon médium, jugez-en par vous même !

Gaudin ce soir a été fébrile, et la voix ne trahit pas, elle a tremblé, s’est muée parfois en celle d’un preux chevalier, alors qu’il était le maître de céans, le baron de sa baronnie, devant défendre avec force son propre territoire, voire même son autorité, désormais contestée… Fait rare, voire unique de mémoire d’observateur. Pas un mot sur son projet ! Pas un ! Il n’a fait que défendre, coûte que coûte, au prix d’une obstruction verbale et d’une volonté de monopolisation de l’échange, nonobstant quelques saillies mordantes, son bilan. Est-ce suffisant ? Vraiment ?

Un premier corps à corps, pas encore un débat
Pour ceux qui attendaient sagement une confrontation d’idées, de projets, la déception est de mise aussi, sans nul doute. Nous avons entendu le combat de deux chefs, une sorte de premier round entre deux hommes qui se côtoient depuis des années, sans se connaître vraiment. Guérini n’ayant de cesse de clamer le respect, la bienséance, la dignité, le rappel au calme. Voilà que les deux fils de Defferre, l’un plus légitime que l’autre selon l’épouse du feu-patriarche de la ville, Edmonde Charles-Roux, ont pris conscience ce soir en offrant à nos oreilles attentives qu’il fallait tourner une page de l’histoire de Marseille.

L’échange a ceci d’incroyable que les deux hommes se sont testés, jaugés et se sont affranchis du père. Ce soir, les deux principaux candidats sont, sans qu’ils s’en s’aperçoivent, devenus adultes, politiquement s’entend, l’un sur le (trop?) tard, à l’âge d’un patriarche, l’autre ayant pris conscience durant sa campagne de ce qu’il était vraiment, un leader. Ils ont joué le rôle d’Abel et Caïn de l’ancien testament ou de la Torah. Devenus libres, ils sont en quête de la reconnaissance de leur nouveau maître, le peuple marseillais. Le propos de leurs échanges décousus s’est centralisé presque exclusivement sur l’histoire, le passé et donc sur les bilans Defferre, Vigouroux, Gaudin. Embarrassés tous deux, qui de le défendre, qui de le stigmatiser pour mieux le récupérer. Personne n’a proposé, les deux forces s’annihilant.

La grande frustration de l’auditeur provient du fait qu’il était curieux d’entendre les deux patrons entrer dans le vif de leur projet. Rien de tel, nous avons assisté à la pesée de deux poids-lourds avant le combat à venir. Ce débat radiophonique n’a été qu’un premier reniflage. Là aussi, selon-nous, l’exercice dans une vision objective mais pessimiste est presque un succès de Guérini qui, de facto, change de braquet dans sa campagne : il n’est plus challenger, c’est le vainqueur potentiel de l’élection municipale de mars prochain et, donc, le possible futur maire de Marseille. D’un autre côté Gaudin, ayant pris conscience de sa possible défaite va sûrement se déchaîner pour sauvegarder son pouvoir, dans le dernier round de son histoire.

Au fond, ce soir, nous venons d’entrer réellement en campagne entre deux rivaux d’égale stature. Par pitié sur quels projets ?

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Sondage Municipales-Marseille : Guérini-Gaudin à égalité à 50% le 21 février 2007

Un sondage dévoilé par LCM le 21/02/2008 donne Gaudin et Guérini à égalité parfaite à moins de 3 semaines avant le 1er tour.

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Guérini et Gaudin draguent les gays et les lesbiennes pour les municipales de Marseille

medium_drapeau-gay.jpgLes gays, combien de divisions ? C’est sûrement la question qu’ont dû se poser les deux principaux candidats à la mairie de Marseille avant leur entrée en lice officielle. Selon les statistiques, dans les villes de plus de 100.000 habitants, ils sont entre 8 et 15% (8% selon les anti-pacs, 12 à 15% selon les affirmations des associations LGBT, pro-gays, qui fondent leurs chiffres sur la multitude des bisexuels mariés ou non qui ne déclareront jamais leur pratique sexuelle, les chiffres officiels les situant à 10%), autant dire la seconde communauté de Marseille après les musulmans.

De quoi prêter l’oreille, sans nul doute. Force est de constater que, pour la première fois lors d’une élection municipale, nos édiles se livrent, charment et disent. Plusieurs exemples. D’abord, fait incroyable pour les observateurs que nous sommes, un entretien de Jean-Claude Gaudin et de Jean-Noël Guérini dans le Têtu du mois de février, le mensuel national des gays et des lesbiennes. C’est-là, selon-nous, le plus grand succès de la cause. Jamais, lors élections précédentes, surtout à Marseille, un quelconque candidat n’aurait osé. C’est un bon curseur comparatif pour l’évolution sociologique de notre vivre ensemble.

Gaudin, pas très bien dans ses baskets, pourquoi?
Donc, le maire UMP sortant et son opposant, Jean-Noël Guérini, se livrent dans ledit magazine, la même journée, qui à Paris pour Gaudin, qui au siège du Conseil général, pour le candidat socialiste. Curieux échange non-croisé. Qu’apprend-t-on ? D’abord une souffrance du maire sortant. Celle d’avoir été « l’objet d’attaques personnelles assez vives, souvent sous la ceinture ». Pourquoi? Nous ne le saurons pas… Et chacun est libre de dire ou de taire ce qu’il est. Respect. On sent néanmoins une profonde schizophrénie entre l’homme qui fait tout pour aider la cause gay, il délie : « nous étions parmi les premiers à faire voter des subventions pour des association homosexuelles en faveur de la prévention ».

Les gays étaient-ils donc tous malades du Sida? Il poursuit,  « depuis que je suis maire, la municipalité apporte son aide matérielle et logistique à la gay pride », non sans ajouter « nous participons également au festival de films gay & lesbien « Reflets » au cinéma des variétés. »

Tout cela est vrai, Marseille a été l’une des villes dont le consensus entre toutes les collectivités territoriales a aidé à la normalisation et l’indifférenciation très méditerranéenne de la sexualité entre même sexe. Plus encore, Jean-Claude Gaudin, envers et contre tous ses amis, s’est porté garant du respect des gays dans sa ville, il faut le dire parce que c’est heureux. Banco !

Sauf que ses positions « grand-écart » au niveau national valorisait l’inverse au point où il nourrissait l’incroyable pour sauver l’image du porte-cierge catholique, version Pie X, en faisant des clins d’œil locaux, manière de dire : « Tenez-bon, suivez-moi dans mon paradoxe ! » Un fait quand même : celui du festival « reflet » qui a vu sa faible subvention annulée pour raison administrative ces derniers jours.

Point de détail sûrement. Vendredi soir, son 1er adjoint, Renaud Muselier, de renommée très conservatrice, l’ami du député Vaneste, condamné pour homophobie, est venu s’expliquer devant 25 gays aphones, lui qui avait signé une pétition contre l’adoption pour les couples de même sexe et contre le mariage gay, un pourfendeur du traditionalisme électoral à l’assemblée nationale. Nous y étions.

Qu’a-t-il dit ? Faisons table rase du passé, je suis venu vous dire que j’ai compris. Nous avons fait des erreurs ! Pas moins que ce que son patron confirmait dans Têtu :  » Les hommes politiques sont souvent appelés à changer de positions… Je pense que les enfants de Renaud Muselier le font évoluer… »

Schizophrénie disions-nous, elle devient absolue… Entre un électorat conservateur , très catholique traditionaliste, voire opusien, qu’il convient de garder dans sa besace, et ce que l’on est, le gouffre de l’hypocrisie s’inscrit dans les interstices des stèles chimériques des églises de chacun.

Bon, on ne peut qu’en appeler au jugement dernier, celui qui importe, bien au-delà du bulletin de vote. Mais enfin pourquoi? Le songe pourfend… Pour trop le comprendre…Quel malheur pour celui qui le vit, quelle autoroute à côté de son honnête vie…

Guérini affirme :  » je veux que les gays et les lesbiennes sachent qu’ils seront aimés par le maire de Marseille ! « 
Mais voilà un autre catholique pratiquant. Corse qui plus est, très loin de la culture gay qu’il n’a jamais effleurée, sauf à l’aune de l’élection municipale. Qu’il y ait vu l’intérêt de l’électorat gay, sur le tard, lui appartient, pas de jugement, c’est sûrement vrai. Rien de plus simple à comprendre.

Néanmoins, l’homme a contourné, séduit, jamais affronté, son questionnement. Au point où, un jour il livre aux inconnus que nous étions : « vous ne me connaissez pas, vous avez des idées préconçues, j’ai vécu les limites de ma vie en janvier dernier, j’étais sûr d’y rester… » Il venait de vivre une opération à cœur ouvert. Il nous confie ses lectures des œuvres fondatrices bouddhistes, sa conscience de la précarité de la vie. Convainquant, force est de l’admettre…

Pour autant, que dit-il? Contrairement à son adversaire, il trouve insupportable que les gays s’unissent dans les caves d’un tribunal d’instance. Est-il prêt à changer les choses à Marseille ? Non, il respectera les lois de la République, non sans savoir qu’il faut les faire bouger pour qu’elles évoluent…

Bien d’autres maires en ont pris l’initiative tant l’insupportable se conjugue à l’inacceptable.Tant le taux de mariage fond comme neige au soleil, face à la montée en puissance desdits Pacs, très majoritairement hétérosexuels d’ailleurs. Autant dire que les gays sont encore loin de pouvoir s’embrasser sous les seins pulpeux de Marianne…

L’adoption ? Il constate que son concurrent y est favorable. Pas de surenchère, lui réfléchit. Pourtant, chacun sait que notre système actuel est hautement hypocrite, n’importe quel célibataire peut adopter en France, là n’est plus la question, le point est le sésame de l’agrément et il se trouve qu’être concrètement gay devient rédhibitoire. Alors que deviendront les conjoints et conjointes des 250 000 enfants de parents gays dans notre pays ?

Néanmoins, la personne en charge de ces questions dans les Bouches-du-Rhône, Marie-Arlette Carlotti a écrit publiquement qu’elle s’alignerait sur les récentes décisions européennes dont elle a soutenu le fond et la forme. Plus encore elle l’a écrit et le fait savoir à qui veut l’entendre.

Vont-ils se comprendre ? Sûrement, comme le candidat de gauche aime à le dire, en matière d’idées, tout évolue, rien n’est figé. Son opposant, sur le tard, l’admet aussi. Tous ont fait fausse route et, contraints, admettent l’évolution naturelle de la société. Le reproche est qu’ils n’en n’ont pas été le moteur.

Pour autant, on peut reconnaître à Guérini d’avoir choisi de porter, urbi et orbi, ses choix. Il a décidé de mettre en lumière Christophe Lopez, Vice-président du syndicat national des entreprises gay (Sneg), sur ses listes. Il ne cache pas son amitié pour lui. Plus encore, il publie sur son blog son entretien à Têtu, d’ailleurs l’un des articles les plus commentés. L’homme à sans nul doute compris les enjeux.

Bref, on semble être à un carrefour de normes, voire de normativités. Mais où est l’élan que l’on constate à Paris, Berlin, Londres, New york, Montréal ?

Marseille pour les gays, c’est mieux mais ce n’est pas encore gagné !

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Thierry Noir, journaliste à La Provence, réagit vivement à notre article sur le musellement de la presse locale par Jean-Claude Gaudin

http://img295.imageshack.us/img295/8603/sarkozyrsfkf5.jpgChers lecteurs,

Nous avons reçu, le 8 février dernier, un commentaire de Thierry Noir, qui recommence à traiter la politique dans La Provence depuis que le quotidien a été racheté par le groupe Hersant. Dans ce billet, le journaliste attaque avec rancœur ses anciens confrères, le Conseil général, Jean-Noël Guérini… Sa réaction fait suite à nos deux derniers articles, celui que Stéphane Menu (ancien rédacteur en chef du Pavé de Marseille) nous a autorisé à publier, il en prend aussi pour son grade au passage, et le nôtre naturellement. Nous tenons à rappeler que le texte de Stéphane Menu est extrait de son blog personnel.

Nous n’aurions pas publié ce commentaire tant il est violent, mais il nous met au défi de le faire et, puisque nous assumons tout à fait ce que nous avons écrit, il est normal que M. Noir puisse avoir son droit de réponse. Il va de soi néanmoins que les propos relevant de la diffamation ont été coupés ainsi que ses coordonnées personnelles.

Extraits :

« Une connaissance m’a indiqué ce texte, puisqu’il qui parle de moi. Je réponds, même si je sais que le “modérateur” ne publiera pas ma réaction. Et d’ailleurs, c’est plus à lui que je m’adresse qu’aux lecteurs, s’il y en a, de ce site. J’ai beaucoup ri, à lire ce fatras, présenté comme un article de journaliste, sans en respecter les règles déontologiques. Ce mot est fondamental pour moi et je ferai (au futur et non au conditionnel) rendre gorge à qui affirmerait le contraire […].

Encore faudrait-il que les auteurs de ce site aient le courage de signer de leur nom. Mais le courage n’est pas de nos jours, la chose la mieux partagée, à l’heure ou internet garanti l’anonymat. Je n’aurai pas aimé être le voisin juif de l’auteur de cet “article” pendant la guerre.

Je passe sur ce “déjeuner avec des journalistes” (première ligne) qui dure “plusieurs heures” (dernier paragraphe)… Doivent pas traiter de la campagne électorale à Marseille, ceux-là, moi qui ai à peine le temps de m’enfiler un sandwich entre midi et 2 ! […]

Que répondre d’autre à ce tissu de conneries?
C’est un ami à moi qui a écrit le papier dans le Canard. Il m’avait appelé avant. Je l’avais prévenu, mais il a voulu croire que Gaudin, sachant que Duhamel était débarqué, lui aurait quand même confié des secrets qui pouvaient être contraires à ses intérêts. On croit rêver ! C’est trop drôle. Encore, encore ! (sur l’air des cotillons).

Je pourrai continuer des heures sur ce qui m’est reproché. J’ai écrit, à peu près, “une seule idée neuve dans le discours de Guérini”. Quelqu’un peut-il aller sur le site du candidat de la gauche et m’en trouver une seconde (je ne dis même pas une deuxième)? Je suis preneur.

Moi qui ai été recruté au Provençal, dans le “Quotidien des patriotes socialistes et républicains”, on va m’accuser, sans autre forme de procès, d’être “de droite”? Qu’est-ce que cela veut dire? Et si je l’étais devenu, l’essentiel n’est-il pas d’être dans la République? Et ça n’a rien à voir avec Hersant ou je ne sais qui… Le premier qui me fera signer un papier avec lequel je ne suis pas d’accord n’est pas encore né.

Toute la rédaction de La Provence a soupiré d’aise quand Duhamel a été débarqué, parce qu’il était nul (il a acheté pour 30 Millions d’euros des rotatives “Ferrari” quand on avait besoin de 4X4) , et elle était aussi soulagée quand Dauxerre a été jeté. Il m’a retenu par les cheveux quand je voulais démissionner pour aller au chômage et je lui en sais gré, je l’en remercie, encore aujourd’hui, mais il n’avait pas la carrure d’un directeur de la rédaction d’un journal ausi revêche que La Provence.

C’est toute la différence entre moi, qui signe mes articles de mon nom et donne mes coordonnées, et vous qui vous abritez derrière l’ anonymat, douillet, de celui qui sait tout (sacrée ambition) et qui finalement, n’exécute qu’une sale besogne de mercenaire.

C’est ma première -et dernière- contribution à ce site que je vais continuer à lire -c’est pas si souvent qu’on rigole. Vous avez de la chance, ce soir je suis aux chiottes et comme je suis constipé, j’ai du temps à vous consacrer, mais dans deux secondes, je tire la chasse. »

Thierry Noir

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Dans la vie, sans doute, tout est question de style. Le vôtre, monsieur le journaliste, est à l’image de votre chute.

Vous êtes piqué au vif par une remarque somme toute logique. Vous écrivez avec un tel aplomb qu’il n’y a pas une idée neuve dans le programme du candidat de gauche, que l’on peut sincèrement s’en étonner, ou au moins, le remarquer. Mais là n’est pas la question.

Au moins sommes-nous heureux de vous compter parmi les nouveaux lecteurs de notre blog. Il a été créé il y a bientôt un an et dépassera demain les 40 000 lecteurs uniques. C’est un chiffre qui se rapproche, dit-on, des ventes de La Provence à Marseille…

Qu’un journaliste du Canard Enchaîné soit votre ami, la belle affaire ! A l’évidence, il ne vous a pas cru et il a eu raison. Mais quelle présomption ! Encore heureux, sans cela, il aurait peut-être écrit qu’enfin, le quotidien dans lequel vous travaillez est un exemple pour la presse libre !

Parlez nous plutôt du fond, ce qu’il écrit sur les connivences entre un dirigeant politique et un patron de presse, plutôt que de tirer à vue, et avec rage, sur ceux qui dénoncent l’évidence.

Car enfin, dire que le projet de Jean-Noël Guérini ne comporte qu’une seule idée neuve, n’est-ce pas déjà faire part d’un parti-pris inacceptable ? Nous attendons d’ailleurs avec impatience que vous nous dévoiliez les idées très neuves chez son concurrent…

Nous remarquons quand même que vos doctes commentaires laissent apparaître de manière évidente de quel côté vous penchez… Il suffit pour cela de parcourir votre article paru dans La Provence du 9 mars, où vous n’hésitez pas à écrire que le financement du programme de Jean-Claude Gaudin sera essentiellement assuré par Bruxelles, tandis que celui de son adversaire est soumis à caution, car une collectivité ne peut donner d’ordre à une autre collectivité. D’ou sortez vous cela? Quand donc le candidat de gauche a-t-il déclaré qu’il donnerait des ordres, son idée n’était-t-elle pas plus justement de mettre toutes les collectivités autour d’une table afin que chacune participe au nécessaire financement des projets structurants? Vous ajoutiez même que le projet de Gaudin était global quant celui de son adversaire n’était que local. Autre manière de discréditer l’un des candidats non ?

En revanche, Jean-Claude Gaudin, et ses amis, ne les oublions pas, ces braves gens, savent ce qu’un ordre veut dire. Surtout quand il s’agit de mettre des journalistes au pas. Vous le savez plus que quiconque. Le Canard Enchaîné est clair sur ce sujet pour la gazette où vous signez ce que vous voulez. C’est clair aussi à La Chaîne Marseille (LCM), où un vote de défiance a permis de maintenir le directeur à son poste, contrairement aux voeux de ceux que vous servez avec un zèle étrange qui nous laisse songeur. Nous savons aussi, depuis les déclarations de Jean-Claude Gaudin sur les journalistes de Libération, dans quelle estime ces gens là tiennent votre profession et ceux qui l’exercent réellement.

Enfin, autre corde à notre arc, laissons la parole à Laurent Neumann, rédacteur en chef de Marianne qui écrivait il y a quelques jours : « La semaine dernière, le journal « La Provence » a refusé de diffuser dans ses colonnes une annonce publicitaire de Marianne concernant les élections municipales à Marseille. Motif invoqué par la régie publicitaire du quotidien régional : le titre de notre enquête, « Pourquoi Marseille mérite mieux que Gaudin », était « politiquement gênant ». Amis lecteurs de la région marseillaise, faites-le savoir autour de vous : La Provence ne veut pas déplaire à la mairie, quitte à censurer une pub qui, soit dit en passant, ne cassait pas trois pattes à un canard ! Même Le Figaro se demande si Jean-Claude Gaudin n’est pas en train de faire le combat de trop. Mais La Provence, elle, a renoncé depuis longtemps à se poser ce genre de questions […] En août 2007, Hachette a vendu La Provence au groupe Hersant (ainsi que Nice-Matin, Var-Matin, Corse-Matin et Marseille Plus]. Nous ne pouvions rêver meilleure démonstration des dangers que génère la mainmise totale d’un seul et même groupe sur la presse d’information de toute une région. »

Tous ces faits, ces propos, nous fondent à être légitimement inquiets pour la liberté de la presse régionale. Les semaines passent et tout devient de plus en plus limpide en vous lisant. Peut-être serait-il plus honnête de dire à vos lecteurs la nouvelle ligne éditoriale choisie par La Provence, celle d’une presse d’opinion. Il n’est pas indigne, comme vous le notez à propos, de choisir un camp, Le Figaro le fait très bien, Libération aussi. Quant à nous, nous avons ressenti l’impérieux besoin d’informer les nôtres et dire ce que les Marseillais ignorent.

Il va de soi que les critiques que nous pouvons formuler sur le contenu de certains articles ne remettent pas en cause le travail de la rédaction. Mais chacun sait qu’une ligne éditoriale d’un journal régional est très rarement déterminée par sa rédaction.

Dernier point, celui de l’anonymat. Nous le justifiions dès notre éditorial : « En ces temps de démocratie participative, le journalisme a mauvaise presse. On l’accuse, souvent injustement, de ne pas entrer dans le vif du sujet, de protéger ses effets. Cette critique vise surtout la presse quotidienne régionale, accusée d’être à l’intersection de toutes les subordinations, de ne pas bousculer les systèmes établis par peur de perdre sa puissance de compromis ». Nous y voilà donc avec plus de résonance encore un an plus tard. Sans cet anonymat, il y a belle lurette que les systèmes établis auraient eu raison de nous… C’est insupportable, mais c’est ainsi et ce n’est pas l’exemple donné par notre président de la République qui aidera à nous en affranchir.

Il n’est donc pas besoin de s’égarer, car tout ce qui est excessif est dérisoire et votre aigreur est, hélas, bien dérisoire. En vous souhaitant beaucoup de bonheur dans votre nouveau métier. Sans la chasse, mais en ouvrant les fenêtres, pour respirer le bleu du ciel.

Pour nous le débat est clos.

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Peur ou contraint, Gaudin musèle sa presse… sans limites, même celles de l’acceptable démocratique…

gaudin2.jpgAujourd’hui j’ai déjeuné avec un certain nombre de mes confrères journalistes. Le sujet du jour, après le meeting de Jean-Noël Guérini, hier soir au Parc Chanot, devant 2000 personnes enthousiastes, contre leurs idées préconçues, semble-t-il, étaient de me vendre le probable succès du candidat de gauche à la Mairie de Marseille. Comme si j’y étais pour quelque-chose. Comme si je roulais pour lui. Après avoir évacué les malentendus. J’ai admis ma sympathie, et je vous la livre : j’aime l’homme c’est vrai, je l’ai dit, je l’ai écrit, ici même. Je crois en effet qu’il joue la conjonction du temps, des lieux et des personnes. Seul en phase pour régler les problèmes de Marseille : ancien leader FO, l’homme est unique à pouvoir négocier les réformes avec les agents de la municipalité (notamment la fin du fini-parti et, selon mes sources, ce serait déjà fait), le seul aussi à mettre 200 ou 300 millions d’euros d’investissement sur la table en jouant la synergie entre les collectivités territoriales (Région, Département, Cum et Ville, désormais de la même couleur politique).

Seul, enfin, à être, selon-moi, convaincu du sérieux de son projet qui, contrairement à ce que j’ai pu lire aujourd’hui dans La Provence par un Thierry Noir, revenu aux manettes après le rachat du quotidien par le groupe Hersant, n’est ni « baguette magique », ni source « d’une idée neuve cependant », après 45 minutes dont ses confrères, même de droite, admettaient le sérieux du propos. Bluffés en somme, si c’est possible dans une aussi inconsistante liberté de la Presse locale. Ils n’en diront rien dans leur papier cela va de soi… Donnons le change.

Mais, après quelques heures, j’ai aimé la liberté de propos quant à l’avenir des meilleurs d’entre eux. Ceux de Marseille-L’hebdo. Ils sont contraints, inquiets, écoeurés. Gaudin a placé tous ses hommes aux postes clefs à La Provence, plus aucun doutes pour les plus récalcitrants, ils vont trop loin ! Ils n’ont plus de limites, rien ne leur fait peur désormais, sûrs de leur pouvoir et de leur succès. Tout est contrôlé, muselé, millimétré, validé, par l’Hôtel de ville. Vive Marseille ! paroles de journalistes aphones… Et, surtout, si l’on peut dire, Internet pour dire l’indicible, c’est délectable, ils nous conchiaient naguère…

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Municipales 2008 – Marseille : la presse marseillaise muselée ? A l’heure du non-débat acrobatique selon Stéphane Menu

pressepaca.jpgAvec l’aimable autorisation de Stéphane Menu, ancien patron du Pavé de Marseille (publication indépendante qui fut, en son temps, très lue dans les sphères politiques et, plus généralement, de pouvoir), nous publions ses propos qui rejoignent en tous points les nôtres sur l’improbable indépendance éditoriale de la presse marseillaise. Le rachat de La Provence par le groupe Hersant, en pleine campagne électorale municipale, et le placement des plus proches de Jean-Claude GAUDIN aux postes stratégiques dans le nouvel organigramme du quotidien « phare » local, nous scandalise aussi. Vive Internet pour dire ce que l’on tait, pour faire émerger l’indicible puisque personne n’ose en parler, et pour cause… Alors faites-vous votre opinion, le papier de Stéphane Menu vous y aidera tant il est mesuré. Nous n’avons sûrement pas ce talent et cette distance pour crier l’insupportable !

A l’heure du non-débat acrobatique

« L’ennui, avec le Canard Enchaîné, c’est que c’est tellement gros qu’on a parfois du mal à le croire. Ainsi, lorsque l’hebdo satirique décrit avec force et détail le contenu du repas d’adieu de Stéphane Duhamel, ex-pédégé de La Provence, viré avec Gilles Dauxerre, ancien directeur de la publication, par le nouveau propriétaire du journal, Philippe Hersant, repas organisé à la mairie par Jean-Claude Gaudin. Ce dernier lui a d’abord assuré qu’il n’était pour rien dans son départ. Le maire de Marseille, aidé en cela par Christian Estrosi, avait beaucoup milité pour le retrait de Lagardère de ses journaux du Sud (Nice Matin, La Provence, Corse Matin…) ne se traduise pas par l’arrivée du groupe britannique Mecom mais plutôt par celle de Philippe Hersant.

Et, en effet, le Hersant en question a tout de suite rassuré Gaudin sur sa docilité : il a ainsi embauché Bruno Genzana dans une de ses filiales, le gratuit ParuVendu. Genzana n’est autre que le chef de file de l’UMP au Conseil général présidé par Jean-Noël Guérini, opposant socialiste à la mairie de Marseille. Dans la foulée, le décidément très compréhensif Hersant a recruté Guy Philip, ancien directeur de la communication de Gaudin, pour diriger le Groupe Hersant Médias (GHM), structure qui chapeautera les journaux rachetés à Lagardère. Bien entendu, que les esprits mal placés soient châtiés, l’homme en question n’aura aucun regard sur le contenu éditorial puisqu’il sera en charge du développement. Mais là, tout de même, la coïncidence est troublante.

A Marseille, il existait avant une presse d’opinion, un peu balourde, dont je vous conseille la lecture, histoire de balayer cette catin de nostalgie qui veut nous faire croire qu’avant c’était mieux. Pas une Une du Provençal sans que le Lion Defferre n’y jette un œil (maire de Marseille et, occasionnellement, ministre de l’Intérieur). On évoque le souvenir parfois avec une pointe de larme au coin de l’œil, pour poser le personnage. Le Méridional a été un torchis raciste sous l’impulsion de sieur Domenech. Mais la droite gaudiniste donnait elle aussi ses petits coups de fil pour tancer des journalistes récalcitrants. Et les supérieurs descendaient des étages pour recadrer la « charte » rédactionnelle : lui, c’est un ami ; lui, non… Un petit mot sur La Marseillaise où, quand le PC est tonitruant sur Marseille, la moindre virgule était pesée à l’angström par le comité central local. La liberté de la presse locale, c’était déjà du pipeau. Et même Le Pavé, que j’eus l’immense honneur de mener vers sa fin annoncée, dut faire, soyons honnêtes, quelques petites acrobaties sémantiques pour que les pouvoirs industriels et politiques ne retirent pas leur pub.

Aujourd’hui, à l’heure des fusions, la mise sous tutelle est plus pernicieuse. Car la presse locale n’est plus lue. Elle tient essentiellement grâce aux pages de pub. Alors, en arrière-fond, l’information est sous-pesée, les dossiers de fond expédiés aux oubliettes, les évidences contournées, etc. On regarde ailleurs. On évoque autour du café entre journalistes la chimère d’une presse courageuse qui ne serait qu’une presse normale. C’est ainsi.

Les bons journalistes font autre chose, se convertissent à d’autres pratiques. Le champ est libre pour Hersant et compagnie. Le plus triste avec ce type d’infos publiés dans le Canard Enchaîné, c’est sa manière de couler, de passer, de ne rien accrocher au débat sur Marseille, comme si nous vivions dans une contrée profonde de la Sibérie et que le Canard Enchaîné avait du mal à y être acheminé. Comme si cet article intitulé « Gaudin joue déjà à la belote avec Hersant » dans l’édition du 30 janvier, posant un regard inquiétant sur l’état de la démocratie à Marseille, ne nous concernait pas.

Comme si nous avions admis qu’il ne servait plus à rien de se battre pour s’occuper de cette petite proximité d’en bas de chez soi. Comme si nous avions admis que, du Canard Enchaîné ou de Jean-Claude Gaudin, le menteur, l’excessif, c’était le premier. A ce rythme, face à notre passivité, à notre pusillanimité, nous basculons progressivement, sournoisement, dans le non-débat, dans une presse camomille qui sert à endormir tout le monde, qui sert à anesthésier les antagonismes, qui sert à se convaincre qu’il ne sert à rien de s’exciter pour quelques arpents de dignité humaine gagnés sur les puissances de l’argent et des réseaux qu’elles alimentent. Les journalistes de La Provence font ce qu’ils peuvent.

Le Syndicat national des journalistes s’est ému de l’article, a réclamé des garanties sur l’indépendance des journalistes. Ils font ce qu’ils peuvent, le minimum syndical (les journalistes de La Tribune s’étaient mis en grève). »

Stéphane Menu

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Municipales à Marseille : dettes ou endettement ? Gaudin hésite… Tout est bon, pourvu le bon mot, pas les chiffres…

gaudin.jpgBon, il y a eu un débat interne dans notre modeste rédaction… La majorité pensant que Gaudin ne voyait rien venir et qu’il avait endetté la ville pour les 3 générations à venir, ce qui est vrai. On pourra toujours arguer que quoi? Ha si ! J’ai le fil de nos débats, les dettes de Defferre ne sont toujours pas remboursées. Ce qui est vrai aussi. Autant dire que lorsque J.-C. Gaudin a été élu, il trouvé beaucoup de dettes. Certains disent à juste titre que puisque personne ne le nie il les a multipliées par 3, au risque de les voir payer par nos arrières-petits enfants. Ce qui est plus que vrai. Une certitude chiffrée.

D’autres prétendent qu’il faut le mettre à son crédit. Endetter est bénéfique. C’est là que le bât blesse. C’est incompréhensible. Les experts gaudiniens sont sur ce point lâchés par tout le monde, au premier rang desquels ses amis UMP parisiens et, pourquoi ne pas le dire? Les virtuoses économiques de Matignon et de l’Elysées. Le plus minable des experts UMP ne pourrait plus jouer du péremptoire tant ils ont vérifié que la Ville de Marseille était en cessation de paiement, autant dire en faillite, comme l’on dit dans le privé. D’où l’hyper activisme et l’état d’urgence décrété par le parti présidentiel soucieux du dernier round expectorant et graillonnant du mandarin local. Marseille basculant à gauche serait une catastrophe pour l’Elysée. L’hypothèse est prise très au sérieux dans le sérail présidentiel.

Lorsque le maire sortant, Jean-Claude Gaudin, affirme que sa dette, supérieure à son budget, est comme le bon chorestérol, il ment. Au-delà de la simple campagne, il nous grève, nous asphyxie. L’investissement dont il parle est une addition de dettes. Tous les Marseillais, nonobstant la sympathie qu’ils ont pour le personnage fort en mots, en boutades ou en formules, du plus humble au plus érudit, le sait ou, à défaut, le sent et le discerne.

Plus encore, ledit maire sortant délivre un mensonge économique astronomique, dont il devra rendre compte devant le Jésus de vérité qu’il révère devant l’appareil photographique, notamment ces dernières semaines au Vatican, accompagnant un Sarkozy dont nous devons admettre qu’il n’est pas de ses amis, objectivement, deux cultures très lointaines à vrai dire.

Pour la 1ère fois, la dette est supérieure au budget. Le dernier budget primitif voté, celui de l’an prochain, celui de 2008/2009, laisse apparaître 1,752 milliard d’euros de dettes pour un budget de 1,6 milliard d’euros et, miracle, 245 millions d’euros d’investissement, que devront payer nos enfants ou nos petits-enfants un jour ou l’autre par l’impôt. Il n’est soutenable par personne que ce bilan économique puisse être défendable.

C’est précisément pourquoi on a tôt fait d’oublier le rapport de la Cour des comptes qui préconisait au Préfet de l’époque, l’excellent Christian Frémont, indépendant avant d’être mûté, de mettre la ville sous tutelle. Chirac avait défendu l’ami de la bouillabaisse, pas nous, les contribuables. Il est vrai que nous sommes minoritaires dans une ville exsangue. Nous ne sommes que 49% à payer l’impôt à Marseille ! De fait, les sophismes questionnent encore… Comment, au-delà des bonnes formules, qui l’ont toujours sauvées, J.-C. Gaudin peut affirmer sans l’once d’un doute, avec une suffisance qui déroute, que son bilan est excellent et qu’il faut pourquivre la voie du succès alors que tous les indicateurs invitent à penser l’inverse ? Aucun entrepreneur, aucun investisseur ne peut faire confiance aux pagnolesques sentences, émisent depuis un quart de siècle avec le succès que l’on sait, dont l’échec de l’America’s Cup pour le simple fait de la gabegie liée à la proprteé de la ville après 13 ans de mandat !

Nous avons analysé les chiffres, tournés et retournés les données. Force est de constater que pour la 1ère fois dans le budget de la ville, l’endettement est supérieur au budget de plus 100 millions d’euros. C’est une catastrophe pour nos enfants, nos petits-enfants, qui devront tôt ou tard régler la facture. Ce qui arrive budgétairement est inédit. Mais, nous semble-t-il, Gaudin est élu depuis 13 ans non ? Le temps du service rendu, honorablement, est achevé.

Nous savons qu’il est de mauvais augure de dire l’âge, c’est pourtant une absurdité que de le nier, le maire sortant aurait 75 ans au sortir de son 3ème mandat, le temps du lâcher prise, non ? Ou d’obtenir le poste qu’il brigue depuis tant d’années sans succès, la présidence du Sénat. Là, la rédaction se réunit et se retrouve pour affirmer que, quoi qu’il advienne, Gaudin ne finira jamais son mandat de maire, si les urnes lui donnaient raison, mais l’offrirait aux meilleurs des siens. Sûrement pas à Muselier qu’il s’est attaché à museler depuis tant d’années mais, jouant la concurrence, aux 2 ou 3 autres putatifs avant l’heure ! Teissier, Roatta? Qui le sait. Et, au fond, le sait-il lui même ? En d’autres termes, quitte-t-on les dorures du pouvoir aussi facilement? Après des années de pouvoirs, pourquoi est-il si dur d’organiser son remplacement ?

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