Régionales en PACA : Sarkozy trancherait pour l’UMP Thierry Mariani ?

sarkozy marianiCôté Face : le chef de l’Etat se rend aujourd’hui en Avignon pour présenter son plan « Agir pour la jeunesse » et rencontrer les étudiants de l’IUT et de l’École hôtelière.

Côté Pile : Nicolas Sarkozy, qui a peu goûté le désistement d’Hubert Falco comme tête de liste UMP aux régionales, dicté selon lui par un manque de courage, entend choisir rapidement le futur adversaire de Michel Vauzelle (Président socialiste sortant de la région Paca).

Convocation vaut raison… Tous les candidats putatifs du parti présidentiel étaient présents dans la cité papale aujourd’hui pour un conclave régional au sommet.

Hubert Falco jette l’éponge
Jusqu’alors pressenti comme le candidat incontestable, Hubert Falco, actuel Maire de Toulon et Secrétaire d’État à la Défense et aux anciens combattants a jeté un pavé dans la marre en annonçant le 18 septembre dernier qu’il avait décidé de ne pas se présenter : « Je donne ma priorité à Toulon et aux Toulonnais », a-t-il expliqué avec gravité au cours d’une conférence de presse. « Je ne veux pas rompre les liens de confiance qui nous unissent depuis 2001 et qui ont été renouvelés, à hauteur de 65% des suffrages, dès le 1er tour des municipales de 2008. Ce sont les Toulonnais qui m’ont donné ma légitimité. Je dois respecter leur vote » ajoutait-il.

Une annonce d’autant plus surprenante que le Président de la Commission d’investiture de l’UMP, Jean-Claude Gaudin, n’hésitait pas à affirmer lors de son entretien de rentrée politique donné le 28 août 2009 à Objectif Méditerranée, « Nous sommes tous unanimes pour dire qu’Hubert Falco sera notre meilleur candidat. Notre camp est uni, il est soudé. »

Faut-il entendre donc que le parti présidentiel devra se contenter d’un deuxième choix ? Pour Hubert Falco, son retrait n’a en aucun cas pénalisé son camp, sa décision intervenant à temps pour permettre à son parti de s’organiser. La validation des têtes de liste et des chefs de file départementaux n’intervenant qu’en novembre lors de la convention nationale.

C’est donc dans une longue lettre adressée au chef de l’Etat et après avoir été reçu à la suite du Conseil des ministres, que le maire de Toulon aurait pris sa décision, se défendant de vouloir conserver coûte que coûte son portefeuille gouvernemental pour une hypothétique victoire régionale.

Mariani, le nouveau joker élyséen ?
Depuis le 18 septembre, le marigot Umpiste s’agite. Dans les starting blocks, Guy Tessier et Bernard Deflesselles, députés des Bouches-du-Rhône, redoublent d’arguments par interviews interposés pour légitimer leur candidature à la présidence de la Région. Info ou intox, tous deux affirment avoir le soutien des parlementaires. Bernard Deflesselles en rajoutant une louche, la plus digestive, celle d’avoir les encouragements de Nicolas Sarkozy.

Jean-Claude Gaudin et Renaud Muselier n’ont, quant à eux, guère attendu pour pousser, plus que de mesure, l’option Deflesselles, et montrer une fois de plus, leur inimitié envers Guy Teissier. Ce dernier n‘avait donc d’autre choix que de sortir du bois promptement, « j’en ai marre de toujours laisser passer mon tour » déclarait-il récemment au quotidien La Provence.

Il est vrai que du côté de la mairie du 5e secteur de Marseille, l’image droitière de Guy Teissier a de quoi rassurer un électorat en quête d’un marqueur identitaire doté d’une forte implantation locale. Ainsi, il ne manque pas de rappeler son engagement « écologiste » au profit de la biodiversité par la création du Parc national des calanques ainsi que sa forte implication dans les milieux économiques avec la présidence d’Euroméditerranée.

Ce à quoi, Bernard Deflesselles, en quête de popularité, répond en arguant une légitimité acquise au terme de 17 années passées au sein de la Région lui conférant une certaine technicité et expérience des dossiers structurants de cette institution.

Si les médias marseillais se délectent de ce duel, la question du choix du candidat de droite est loin d’être réglée. A l’affut de la moindre indiscrétion, c’est aujourd’hui l’éventuelle candidature de Thierry Mariani, député du Vaucluse, qui agite les salles de rédaction. Sherpa officiel du voyage présidentiel en Avignon, la rumeur court que Sarkozy l’aurait déjà choisi.

Se montrant jusqu’alors très hésitant au prétexte de sa récente mission de représentation nationale en Afghanistan et au Pakistan, l’ex maire de Valréas, testé par un sondage de notoriété secret interne à l’UMP, se dit désormais intéressé par cette opportunité.

[Et pour cause, il arriverait selon ce sondage en deuxième position, derrière Renaud Muselier (candidat malheureux en 2004).

Reprenant un « morceau choisi » de La Provence, Thierry Mariani publie sur son blog, en page d’accueil :  » Hier le chef de l’État a évoqué les élections régionales dans l’avion entre Avignon et Paris après son discours sur les jeunes. Dans l’appareil, Guy Teissier, député des Bouches-du-Rhône, candidat déclaré, et Thierry Mariani, député du Vaucluse, à qui il a demandé, en catimini, s’il était intéressé. Sa réponse a fusé : « Je suis disponible. » D’après un conseiller du Président, c’est sa notoriété qui mettrait Thierry Mariani en pôle position face à Guy Teissier et Bernard Deflesselles, députés des Bouches-du-Rhône. L’Élysée devrait rapidement se déterminer pour choisir son candidat face au Président PS sortant Michel Vauzelle ». Comment tuer ses amis ? C’est fait !

Pourtant, ledit sondage donne vainqueur Vauzelle dans toutes les configurations…] *

Les cibles UMP : Vauzelle ET Le Pen
Mais comme souvent en PACA, une troisième force vient brouiller les cartes et s’invite dans les débats : Jean-Marie Le Pen qui, dans un ultime combat politique, compte bien mettre un terme à la « propagande immigrationniste » du gouvernement. Or, selon le sondage confidentiel de l’UMP, le patron d’un Front national ruiné ferait encore 10%…

Ainsi, au-delà d’un adversaire coriace de Michel Vauzelle, le Président ne chercherait-il pas d’abord à siphonner la campagne du FN en présentant l’homme de l’amendement ADN au regroupement familial ? On comprend mieux, dès lors, les récents confidentiels élyséens publiés par Le Figaro voyant en Thierry Mariani un homme capable de reprendre le flambeau régional : « Il a plus de notoriété, il pourra mordre sur l’extrême droite, et il est le plus politique. »

Reste enfin la possibilité d’un parachutage de prestige : Le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre ou le Conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, l’arlésien Henri Guaino ? La fumée blanche devrait assurément sortir du conclave avignonnais…

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* Pour la bonne lecture de nos lecteurs et pour l’absolue transparence de notre démarche, les propos entre crochet […] ont été rajoutés, en fonction de l’actualité, à 23h45, le 1er octobre 2009.

2 Commentaires

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2 réponses à “Régionales en PACA : Sarkozy trancherait pour l’UMP Thierry Mariani ?

  1. A l’heure où l’on parle de primaire ouverte au niveau national, il me paraît étonnant que Michel Vauzelle, le Président socialiste sortant de la région Paca, soit considéré comme le seul candidat naturel à se succéder. Est-il le plus légitime au PS ?

    Alors que des affaires marquent son mandat, son cabinet et des vices présidentes (Franck Dumontel, Sylvie Andrieux, Samia Ghali), le peuple de gauche régional mériterait qu’on lui propose un choix de candidats, pour le soutenir et lui apporter sa voix. Michel Vauzelle ne doit pas être le seul prétendant.

    J’ai beau avoir le cœur à gauche, ces affaires de subventions détournées de leur utilité sociale pour faire du trafic d’influence électorale, déshonorent une famille politique qui se revendique de la justice sociale.

    Si la droite se cherche un candidat, objet de votre billet, il faudrait aussi que la gauche s’en cherche un, le meilleur pour gagner. Après 12 années de présidence, n’est-il pas temps de passer la main ?

    Voudriez vous faire un billet sur les possibles candidats à gauche, amorcer un débat sur le plus légitime, pour confronter des programmes, des engagements, …

    Cordialement
    SH

  2. L’info du jour : Jean-Marc Coppola sera la tête de liste pour le front de gauche

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