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Une grimace Sarkozyste : le nouveau centre

nouveau-centreIl y a dans la vie politique française, des moments légers, qui font sourire. De ceux dont on sait qu’ils sont tellement manipulatoires qu’ils font glousser l’improbable plombier polonais aux meilleurs experts des cabinets ministériels en passant par les profs les plus érudits de nos universités. Une unité symbiotique tant la chose est communément admise. Une sorte de mauvaise blague si évidente que tout le monde s’y reconnaît et en rit, frontalement, sans risque. Un clown au nez rouge si gros qu’il fait partie de nous sans le vouloir. Tel est le cas de cette mauvaise grimace qu’est le Nouveau centre. Au moment où le parti socialiste s’entre-déchire et aura du mal à retrouver son unité, disons, son rassemblement, parlons enfin d’un épiphénomène politique, plutôt léger, qui fait sourire à peu près tout le monde : le nouveau-centre.

Il y a quelque-chose d’anachronique que de vouloir intégrer ce que fût le centre français, avec ses heures de gloire, plutôt rares, parfois inspirées, et le « nouveau centre », création opportuniste de Nicolas Sarkozy pour tuer le seul qui soit à même de dire sans crainte et avec force arguments : non ! François Bayrou, le bien nommé. Seul danger prégnant au regard du président de la République, l’homme répond aux multiples basses œuvres politiciennes élyséennes par une force hors du commun, inspiré, en bon catholique.

Avant d’analyser, de creuser les faits, deux choses retiennent l’attention. La première, le show créatif de l’UMP. On refuse le micro au béarnais, on lui dit que non il n’aura pas de temps de parole. Il vient quand même envers et contre tous, volant le micro interdit, les gardes du corps bandant les muscles, il pousse comme un rugbyman et accède à la scène pour dire cette superbe sentence : « je suis venu vous dire, comme il sied entre amis, que je m’oppose à cette parodie démocratique dont l’unique objet et de tuer le centre ». Les huées ragaillardissent le fin lettré, quoi que bègue. Il aime le contact, sans nul doute. Des choses à se prouver probablement. Un courage puisé dans les tréfonds de son identité. Lire la suite

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Crise financière mondiale : Sarkozy veut sanctionner les coupables d’un capitalisme moribond

Un peu comme le nuage nucléaire de Tchernobyl qui avait miraculeusement freiné sa course sur les sommets alpins helvétiques, aux frontières françaises, la sévère crise financière que traverse les Etats-Unis, à l’ère du village planétaire, n’aura donc pas évité l’Europe ni l’exception française. Les mots rassurants de nos dirigeants ont fait long feu et le système bancaire mondial est en train d’exploser sous nos yeux de citoyens inquiets.

C’est Ronald Reagan qui doit aujourd’hui se retourner dans sa tombe, lui pour qui “ l’Etat n’est pas une solution mais un problème ”. Nationalisation, plan de sauvetage et interventions massives des pouvoirs publics ont ponctué l’actualité de la semaine aux Etats-Unis. Jamais pareille intervention d’Etat n’avait été mise en place pour venir au secours des marchés financiers, pas même dans les années 30 avec le « New deal », le plan de relance de Roosevelt qui devait lutter contre la grave dépression économique que traversait le monde. Là déjà, l’Etat devait soutenir les couches les plus pauvres de la population, réformer les marchés financiers et redynamiser une économie américaine meurtrie depuis le krach de 1929 par le chômage et les faillites en chaîne.

L’ampleur de cette crise a fait ressurgir des mécanismes de défense et un protectionnisme que l’on croyait morts aux pays de l’ultra-libéralisme. Les faits sont pourtant là. L’Etat américain et la banque centrale sont sortis de leur rôle d’observateur souvent, de régulateur quelque fois, pour une intervention musclée de sauvetage des marchés. Au-delà de cette remise en cause du rôle de l’Etat, c’est le refus d’une hémorragie planétaire qui apparaît. Il n’est point question ici de philanthropie, le risque de contamination est réel. Dans quelle mesure cette crise va donc affecter la santé du monde économique et quelles seront les réponses apportées par les exécutifs français et européens ? Lire la suite

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Les amis de Sarkozy pêtent les plombs, le président soutient. Et la France ?

Une fois n’est coutume, en surfant sur le net, nous avons découvert cette perle… D’un Patrick Balkany, ami intime du Président Sarkozy (maire de Levallois-Perret, député des Hauts-de-Seine, dont on ne compte plus les multiples condamnations par la justice) croyant être interviewé par une CNN parlementaire américaine se fait le chantre d’une France sans pauvres.

Il déclare à ces supposés journalistes américains :  » Les pauvres, je suis désolé de vous le dire sont des gens qui gagnent un peu moins d’argent… Et ils vivent très bien ! Nous n’avons pas de misère en France. Il n’y a pas de ce que vous appelez des pauvres dans notre pays ! » On est tellement estomaqué, qu’on ne pouvait résister au plaisir de partager ce moment d’effroi ! Lire la suite

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Marseille-Municipales 2008 : pourquoi Guérini peut gagner ?

La trêve des confiseurs achevée, les festins digérés, les voeux officiels diplomatiquement émis, voilà que la praxis politique se réactive à 8 semaines de scrutins électoraux essentiels.

A Marseille, l’équipe sortante prétend toujours ne pas être du jeu, le nez plongé dans les dossiers à achever dare-dare avant la fin du mandat pour honorer un maximum de promesses faites 7 ans plus tôt. Pas dans le jeu, mais pas absent du jeu… Lorgnant sur le programme de son adversaire, elle tente de le désamorcer avant d’entrer en lice (ce serait pour le 9 février selon l’Hôtel de Ville…). Pour preuve, l’annonce inattendue de Jean-Claude Gaudin, faite hier soir, d’ouvrir le métro jusqu’à 23 heures à partir du 15 février, alors que le challenger socialiste propose une fermeture à minuit en semaine et une heure du matin le week-end. Ainsi, ce qui n’a pu être fait en 30 ans le devient miraculeusement à quelques jours du 1er tour des municipales. Sauf que les agents de sécurité devraient, quant à eux, quitter les stations pour cause de convention collective, à 21h30 ! Un hiatus à régler fiça…

Mais les fissures internes ne peuvent plus se taire, chacun mordant sur le territoire de l’autre quand le grand chef non encore contesté, Jean-Claude Gaudin, toujours d’active, ronge son frein et lâche avec véhémence mais parcimonie quelques salves bien senties.

De l’autre rive, Jean-Noël Guérini, le challenger de gauche, est sur tous les fronts, 18 heures sur 24, au point où La Provence , établissant un état des lieux de rentrée, reconnaît :  » Il court, il court, sans interruption depuis le 8 septembre, jour de l’annonce de sa candidature… On l’aura vu partout » non sans noter « les dangers de l’essoufflement « . L’homme a de la ressource, éprouvée à la tête du deuxième département de France depuis bientôt 10 ans, épuisant à l’extrême ses plus fidèles collaborateurs, avec les lauriers incontestables que l’on sait, on a rien sans rien.

Mais, au-delà des personnalités inhérentes aux deux principaux concurrents en lice, c’est aussi deux cultures, deux méthodes, deux gestions d’agenda qui seront proposées aux électeurs en mars prochain. Un passionnant moment de démocratie s’annonce enfin à Marseille. Il sera respectueux en façade, les deux hommes se connaissent et s’apprécient, sans nul doute, mais redoutable dans la coulisse : bilan contre projet.

Les deux peaufinent, débauchent, charment, testent, calculent, épient, reniflent, tâtent, comptent… Tous deux doivent aussi apprécier les rapports de force qui, compte tenu des résultats de la présidentielle et des législatives, somme toute assez récentes, ont vu émerger à Marseille, des ressources à même de faire ou défaire une majorité.

Nous vous invitons dans ce papier de rentrée à vivre l’envers du décor, selon nos sources, sérieuses, mais aussi les échos, le pouls du marigot, de la pièce de théâtre politique qui se profile. Levé de rideau !

Gaudin dans le rôle de la tortue active

Moi je gère, lui promet. Pour qui l’aurait oublié, il est toujours, pour quelques semaines encore, maire de Marseille ! Sans qu’il l’ait dit en ces termes, il vend à chaque interview l’agitation naturelle de son challenger et sa propre maîtrise des rennes du pouvoir. Même s’il perd de plus en plus régulièrement son calme, nous l’avons souvent souligné dans nos colonnes, le patron de la ville travaille et ne pense pas encore aux élections.

Pourtant, en fin de spectacle, il ouvrait récemment le rideau de La Chaine Marseille (LCM), un de ses bébés audiovisuel (canal pour l’heure encore objectif sauf que son PDG serait, selon nos informations, invité à quitter ses fonctions dans les jours qui viennent, trop objectif en période électorale sans doute…), pour déclamer à l’endroit de Jean-Noël Guérini :  » Il promet tout azimut et sans chiffrage particulier. Quand on est au pouvoir on sait que faire des promesses… Ce n’est pas une bonne chose ! ». Dénué de mémoire, son programme de 2001 « A un million de Marseillais » (on était déjà loin du compte à 880 000 habitants) en était absout. Il réitérait hier encore, lors de la présentation de ses candidats aux cantonales, pour tacler l’avance et l’occupation du terrain de son adversaire, « depuis le début de la campagne, il s’enlise, il n’a que de bonnes intentions, il critique, mais n’a aucun chiffrage ! »

Tout cela est de bonne guerre et, hormis les pagnolesques sentences, quelques-fois heureuses et, sous couvert d’un accent ensoleillé, cruelles, force est de constater qu’elles sont matinées à l’aune de la mauvaise foi électorale, rien que de très normal en somme, (NDLR : le chiffrage du projet de Guérini devrait être rendu officiel le 6 février lors d’un meeting de campagne).

Dans le sillage du Président de la République, Nicolas Sarkozy, qu’il affectionnât sur le tard et fort opportunément, mais qui n’est toujours pas encore sa tasse de thé, il a cherché toutes les stars audiovisuelles possibles dans le périmètre de sa Communauté urbaine pour magnifier son nimbe électoral. Après avoir fait planer le doute sur le retour de Bernard Tapie, enfin démenti mais reconnaissant que des contacts avaient été pris sérieusement, Jean-Pierre Foucault et Nathalie Simon, ont répondu non à son invite. On notait néanmoins la présence de la belle véliplanchiste à ses voeux lundi soir au Parc Chanot. Hormis les journalistes de renom, qui ont juré l’impartialité en retoquant les sollicitations municipales : « je ne parlerai pas de Marseille », comme Franz-Olivier Giesberg (heureux d’être anonyme à St Victor), Basile Boli a, semble-t-il, décliné l’offre aussi, fort de la paillette offerte par son alter ego footballistique avec catogan de l’OM dans la mandature précédente, qui n’avait pas donné satisfaction, trop libre et fort en gueule, pour des salaires difficiles a assumer dans une ville exsangue (NDLR: Marseille demeure l’une des villes les plus endettées de France avec près de 2400 euros de dette par habitant et l’une des villes où l’impôt rentre le plus difficilement avec 49% d’assujétis…). Reste que nous devrions être surpris sur la fin… Jean-Claude Gaudin est fin un charmeur, il sait convaincre… Il nous réserve des surprises, pour sûr. Usant de ses relations parisiennes à l’UMP, il vient toutefois d’appeler à la rescousse – signe de fébrilité ou démonstration de force ? – Le 1er ministre, François Fillon, à Marseille, lundi prochain.

Cette visite vise-t-elle à faire oublier le départ de Thierry de La Brosse, Directeur général de l’OM, déclaré à la presse aujourd’hui, écoeuré par les manoeuvres et les transferts de gros sous qui lui échappent désormais ? Sans compter le fait que son frère devait s’occuper de sa net-campagne, comme il l’avait fait pour la candidat Sarkozy. Probablement pas, cette agitation, un peu paniquante, sans être officiellement en campagne, provient seulement du fait que les sondages de L’UMP sur Marseille sont alarmants pour le Président de la République qui a fait décréter l’état d’urgence par Patrick Devedjian, patron du parti présidentiel, ce qu’a très peu goûté l’édile local. Sans y croire vraiment, Sarkozy a senti que le dernier round poussif de Gaudin est difficile, et a donc opté pour la nationalisation politique du défi, lui et lui seul, bling-bling… Impossible à recevoir, selon-nous, à Marseille, ville naturellement réfractaire à une politique conduite par Paris et par des attitudes « people » si loin de sa culture populaire et sans formalisme… Reste que Gaudin est furax de voir le bientôt jeune époux présidentiel venir jouer sur ses terres… Sans autre forme de procès que la monopolisation de son champ politique.

Pour l’heure, ne lui reste donc que le très faible Philippe San Marco, leader de la gauche déçue d’il y a 20 ans. Cette gauche brillante et intellectuelle, qui n’a jamais su trouvé son électorat à Marseille. Tout comme Michel Pezet, injustement régicide dont on pressentait, ici même sur ce blog, le retour électoral sur les rives du Lacydon dans la besace du maire sortant, faute d’un impossible succès à Aix-en-Provence (Supposition? Supputation ? Les pourparlers étaient réels, nous jurons !). Loin d’une ouverture, et avec raison, Jean-Claude Gaudin tente de recycler les cerveaux désavoués par les cénacles Defferristes intransigeants, très lointains de toutes facultés de pardon. Regrettable, pour le coup, une chance manquée… Si seulement l’intelligence avait triomphée?

En attendant, l’usure du pouvoir aidant, le vent politique tournant, le brillant Guy Teissier lorgne avec gourmandise sur le poste de 1er adjoint, détenu par Renaud Muselier. C’est dit avec élégance, du genre « on s’aime tellement que ça se passera en bonne intelligence », mais quand même… Guy Teissier, le moins bien servi de l’équipe gaudiniste ces dernières années, est devenu incontournable. Il exigera et obtiendra sûrement quelques lauriers. Pas un poste de secrétaire d’Etat à la défense pour l’heure puisque le remaniement ministériel semble être repoussé à l’après-municipale. Mais l’urgence interne pour Gaudin aujourd’hui c’est assurément de flatter son Teissier. Retenons, quand-même, qu’il n’est toujours pas en campagne, bien sûr… 😉

Guérini dans le rôle du prétendant amoureux

« Vous pouvez dire tout ce que vous voulez, même mes collaborateurs les plus directs, même ce que je lis sur Internet, personne n’aura les 200 mètres d’avance sur moi » déclarait Jean-Noël Guérini récemment à ses proches, « C’est moi qui décevrait, c’est moi qui déciderait, les noms, les postes, les secteurs, de mes têtes de liste ». La surprise n’a pas trainée. Prenant courageusement le risque d’aller affronter Renaud Muselier et Bruno Gilles sur leurs terres du 3ème secteur (4ème & 5ème arr.), le candidat socialiste ne manque pas de panache de quitter son confortable fief du Panier. « J’ai la gagne », déclare-t-il à l’envi.

Premiers commentaires entendus : il s’agit de l’attitude d’un homme qui est en confiance… Pour gagner, il faudra en effet prendre des risques. Autre commentaire : « C’est sacrément courageux ! » En fin politique, l’homme en est conscient. Même ses amis du Panier semble plutôt le bien vivre, sûrs, trops sûrs ? Lisette Narducci a, en effet, émis et fait ce qui était en son pouvoir pour être juste et efficace, autant dire pas grand chose, malheureusement, au regard de ce qui est accordé aux mairies de secteurs. Elle est très apréciée néanmoins. Renaud Muselier prédit naturellement à Guérini une « double peine », en guise de double défaite, dans son secteur, bien sûr, et sur l’ensemble de la ville puisque le candidat de gauche proclame qu’il est d’abord candidat partout. Hier encore, Jean-Claude Gaudin, toujours pas en campagne, reprenait les propos de son 1er adjoint quasiment in extenso pour marteler l’évidence, nous avons reçu la provocation 5/5 ! Il est vrai que Renaud Muselier, candidat malheureux aux régionales de 2004, prédisait la même gamelle à Michel Vauzelle en critiquant son « bilan zéro ». On connaît la suite. Bon signe pour les supporters de gauche… Muselier est tellement aimé, nous le savons, par ses amis…

Jean-Noël Guérini, solide dans son intuition, a présenté ses têtes de liste à la presse mardi matin. Savant dosage : François Franceschi, ophtalmologiste de renom international, sera candidat (viré des instances dirigeantes nationales de l’UMP depuis 3 jours) à l’ouverture dans le 4ème secteur (6ème & 8ème arr.). L’actuel patron du département, s’appuiera aussi sur une équipe très féminisée : Samia Ghali dans le 8ème secteur (15ème &16ème arr.), Lisette Narducci dans le 2ème (2ème & 3ème arr.) et Sylvie Andrieux dans le 7ème (13ème & 14ème arr.). Reste quelques poids lourds politiques, tous souhaitant en découdre après quelques échecs passés, René Olmeta, ancien candidat malheureux aux dernières municipales de Marseille, dans le 5ème (9ème & 10ème arr.), Christophe Masse qui rêve d’une revanche après les législatives perdues à l’arrachée dans son fief du 6ème secteur (11ème & 12ème arr.) et, bien sûr, son directeur de campagne, le bouillant Patrick Mennucci, qui veut relever le défi, perdu en juin dernier, à 248 voix, dans le 1er secteur (1er & 7ème arr.).

Au-delà des postures officielles, le candidat, et ce n’est pas l’une de ses moindres qualités, sait s’entourer. On lui reproche son manque de brio, il pourra compter sur des collaborateurs redoutables et dévoués au Département. Citons son directeur de cabinet, Pascal Marchand, l’homme de l’ombre. Machine laborieuse, efficace, juste et quelque-fois sombre, il sent les dossiers d’avenir, les mature et les travaille, il sait, à l’occasion, séduire. Un protestant carré qui contrôle et est à la manoeuvre, une chance inouïe pour Guérini qui joue, comme Gaudin, de l’affectif. Dans la même veine, Jean-François Noyes, son ancien Dir Cab, désormais candidat aux cantonales, qui contrôle les réseaux… Mais aussi son épouse, Martine Guérini, spirituelle au possible, drôle et très au fait de l’intérêt de son époux, utilise d’un sourire ses réseaux juridiques (elle est avocate) et de son entregent dans la haute société marseillaise. Mais, dans le deuxième ou troisième cercle, force est de constater que tous lui vouent une dévotion réelle, l’homme sait plaire et convaincre, nul doute. C’est une force.

Bennahmias dans le rôle du petit poucet

Nonobstant la rumeur du débarquement de Patrick de Carolis, actuel patron de France-Télévision, comme candidat à Marseille, le Modem est enfin sorti de son psychodrame en donnant la prime à la tendance « gauche » d’un jeune mouvement hétéroclite. Jacques Rocca-Serra, son ancien leader affilié à toutes les majorités d’après-guerre (Defferre, Vigouroux, Gaudin), actuel adjoint du maire sortant, a été désavoué après moultes péripéties par le 3ème homme de la présidentielle, François Bayrou, préférant miser sur Jean-Luc Bennahmias.

Ce dernier, très actif depuis l’officialisation de sa candidature a cependant plus l’image d’un Vert que d’un transfuge démocrate-chrétien. Il devra jouer d’un grand sens diplomatique, pour rallier les anciens UDF et les nouveaux MoDem, autant dire les centristes de droite et de gauche ou, en d’autres termes, les jeunes recrues Internet de la présidentielle, fascinées par le projet de Bayrou et les partisans soigneusement peignés depuis des années par les réseaux de l’adjoint aux transports, aux relations Internationales et à la Maison de l’artisanat de Jean-Claude Gaudin.

Lors des vœux de Michel Vauzelle, jeudi soir à la Région, la chose n’était assurément pas acquise. Bennahmias n’a pas daigné saluer Rocca-Serra, du moins sur la scène, et a bien pris soin de s’éloigner de son collègue, trop de photographes sans doute, ambiance…

Le pari de Bayrou a ses limites à Marseille, nous l’avons quelques-fois regretté dans ces colonnes. L’influence des réseaux de Rocca-Serra nuiera, nul doute, au candidat centriste qui ne semble pas encore enraciné à Marseille malgré son travail de terrain. A Marseille, la clef est de se faire aimer. Saura-t-il, durant la courte, très courte campagne, trouver l’écho et la résonance qu’il désire en termes électoraux ? Là se joue, selon-nous, l’élection du futur maire de Marseille.

Le pari est risqué, pas impossible. Tout dépendra des résultats obtenus par quelques figures locales, dont certaines ont obtenu des scores très honorables aux législatives : Christophe Madrolle, Miloud Boualem… Score à même de faire basculer les majorités. Le choix de Bayrou, imposant Bennahmias malgré des sondages plus favorables à Rocca-Serra, laisse supposer au deuxième tour la perspective d’alliances avec les listes de Jean-Noël Guérini.

Ce dernier, déclarait hier encore qu’il ne souffrait aucun accord d’appareil mais qu’il était tout à fait disposé à accueillir sur son projet les candidats MoDem ayant recueilli plus de 5% au 1er tour (seuil nécessaire, selon la loi, à la fusion de liste).

Coppola, dans le rôle de la grenouille plus grosse que le boeuf

Dépouillé de tous ses leaders, puisque la quasi-totalité des élus communistes marseillais ont rallié Jean-Noël Guérini dans sa campagne (le sénateur Robert Bret, Frédéric Dutoit, dernier maire communiste d’arrondissement des 15ème et 16ème arrondissements, Annick Boët, ancienne patronne du groupe municipal et 11 des 13 conseillers municipaux communistes), la fédération du PCF 13 ressemble à ne pas s’y tromper, à une coquille vide.

La résistance désespérée de Jean-Marc Coppola, son leader, après avoir gonflé le torse, jouer l’intox, pour appeler Guérini autour d’un table de négociation, n’a pu que se contraindre à venir faiblement négocier avec lui à la ruche (QG de campagne du candidat socialiste, place du 4 septembre). Il a eu beau menacer d’un ralliement à la liste de l’extrême gauche, les dés étaient jetés : 70% des militants ont préféré l’alliance avec le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône. Jusqu’à la lie, il a dû boire la ciguë, puisque même l’extrême gauche, que l’on a connu plus vindicative, laisse entendre qu’elle sera moins « radicale » au second tour pour soutenir… Jean-Noël Guérini et faire battre coûte que coûte Jean-Claude Gaudin!

Bref, les jours passent et la perspective de voir Jean-Noël Guérini accéder à la mairie de Marseille devient de plus en plus crédible. Reste que Jean-Claude Gaudin a tout à perdre, il aura 75 ans au sortir de son hypothétique réélection pour un 3ème mandat à la tête de Marseille et, très au fait des combats politiques, sortira, sans nul doute, la grosse artillerie pour gagner. Un duel de titans est engagé…

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